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Surveillance : en Chine, la police du futur ?

Surveillance : en Chine, la police du futur ?

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Par Astrid Van Laer

Publié le

En Chine, la police 3.0 a de tout nouveaux objets pour lui faciliter le travail : des lunettes de reconnaissance faciale.

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Les criminels chinois ont du souci à se faire. S’ils cherchent à fuir, il faut qu’ils sachent que les forces de l’ordre de la province du Henan ont désormais à leur disposition une tablette tactile directement reliée à leur paire de lunettes dotée d’un système de reconnaissance faciale.

En un millième de secondes, les lunettes sont capables de scanner un visage et, grâce à la tablette, il est par conséquent possible de savoir si un individu figure dans la base de données des personnes recherchées par la police. Mais pas que : la tablette afficherait également des informations personnelles telles que les recherches Internet effectuées par la personne en question.

Chaque année, à l’occasion de la période de fêtes du Nouvel an lunaire et donc, des vacances scolaires, les lieux de trafic comme les gares routières font l’objet d’une fréquentation accrue. Cet outil de reconnaissance faciale permettra donc aux policiers de contrôler plus rapidement. Sept personnes recherchées auraient déjà été arrêtées grâce à cette nouvelle technologie et, d’après Atlantico, un trafic d’organes aurait été démantelé.

“La Chine est en train de se transformer en système orwellien”

Cette mesure s’inscrit dans un contexte particulier où la surveillance au pays du Soleil Levant est de plus en plus importante et inquiétante. Le 15 mai dernier, l’organisation de protection des droits humains, Human Rights Watch, avait publié un rapport pour pointer du doigt la dangerosité d’une nouvelle pratique de la police chinoise. Cette dernière consiste à collecter les informations biométriques de toutes les personnes pouvant être une “potentielle menace”.

Les personnes visées, qui représentent environ 40 millions de personnes – soit trois fois plus que la base de données du FBI – pouvant aléatoirement être des opposants politiques, des immigrés ou des étudiants. Pour la directrice de l’organisation de protection des droits humains en Chine, Sophie Richardson, cela constitue une “porte ouverte à tous les abus” :

“La collecte massive d’ADN par la puissante police chinoise et l’absence de protection efficace des données personnelles ou de l’existence d’un système judiciaire indépendant est une porte ouverte à tous les abus. […]

La Chine est en train de se transformer en système orwellien au niveau génétique.”