En Australie, 57 000 armes illégales ont été rendues au gouvernement par les citoyens

En Australie, 57 000 armes illégales ont été rendues au gouvernement par les citoyens

photo de profil

Par Matthew Kirby

Publié le

Un véritable changement de mentalité s’est opéré en Australie ces vingt dernières années.

À voir aussi sur Konbini

Alors que les États-Unis sont de nouveau en plein débat sur le contrôle des armes à feu suite à la fusillade qui a fait 17 morts en Floride en février, le gouvernement australien vient quant à lui de publier l’inventaire d’une vaste opération qui a permis le retrait de 57 000 armes illégales en circulation dans le pays.

L’été dernier, les autorités ont en effet proposé pour la première fois une amnistie exceptionnelle, qui proposait aux citoyens de restituer leurs armes illégales sans risquer de poursuites judiciaires. Une opération qualifiée aujourd’hui de “succès retentissant” par les observateurs.

En Australie, la loi de contrôle des armes à feu a été renforcée suite à la fusillade meurtrière de Port Arthur, en Tasmanie, en 1996, où un homme seul avait assassiné 35 personnes.

Aucune tuerie de cette ampleur ne s’est produite depuis dans le pays. Ce qu’a tenu a rappelé le journaliste américain Steven Dennis.

Traduction : “Samuel Zeif, étudiant à Parkland tient un panneau où il est écrit ‘zéro’, soit le nombre de tuerie de masse survenue en Australie depuis la loi de renforcement du contrôle des armes il y a plus de 20 ans.”

En 1996 et en 2003, le gouvernement australien avait déjà proposé des programmes de rachat des armes à feu, qui avaient permis de réduire d’un tiers l’arsenal en circulation dans la société civile.

L’inventaire des 57 324 armes collectées entre juillet et septembre 2017 comprend 2 900 armes à poing et 2 500 fusils-mitrailleurs automatiques ou semi-automatiques, ainsi que toutes sortes d’instruments de combats, allant des pistolets de collection aux arbalètes. Le rapport de l’amnistie indique également qu’un lance-roquettes a été rendu par un vendeur d’arme à feu du Queensland, qui a affirmé l’avoir trouvé dans une déchetterie locale. Angus Taylor, le ministre de la justice, s’est félicité :

“C’est un très très bon résultat. Nous avons franchi une nouvelle étape pour garder les armes à feu hors de portée des gangs et des criminels, et assurer la sécurité des Australiens.”

Interviewé par l’agence de presse américaine Associated Press, il a cependant refusé de répondre à la question d’un journaliste qui lui demandait si les États-Unis devraient suivre l’exemple de l’Australie. Il a seulement déclaré :

“Je ne vais pas donner de conseils à d’autres pays. Ce système fonctionne pour nous.”

Beaucoup d’armes automatiques avaient été conservées et dissimulées par des civils une fois que leur interdiction avait été adoptée en 1996. Le fait qu’autant de citoyens aient désormais accepté de les rendre est signe d’une véritable évolution des mentalités selon Philip Alpers, analyste de la politique concernant les armes à feu à l’université de Sydney.

“C’est un succès retentissant“, a-t-il déclaré mardi, “je pense que cela a dépassé les attentes de tout le monde. J’étais stupéfait.”

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet