Violences sexuelles : les députés retiennent un seuil de “non-consentement” à 15 ans

Violences sexuelles : les députés retiennent un seuil de “non-consentement” à 15 ans

Image :

Marche à Ajaccio, juillet 2020. © Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

photo de profil

Par Astrid Van Laer

Publié le

"Aucun adulte ne pourra se prévaloir du consentement" d’un mineur de moins de 15 ans.

Les députés ont fixé mercredi à 15 ans le seuil de “non-consentement” pour les mineurs victimes d’actes sexuels de la part d’adultes, lors de travaux en commission sur une proposition de loi issue du Sénat visant à renforcer la protection contre ces abus.

À voir aussi sur Konbini

Ce texte sera examiné dans l’hémicycle à partir du 15 mars. En dessous de 15 ans, le non-consentement d’un jeune sera présumé, “même si ces actes ne lui ont pas été imposés par violence, contrainte, menace ou surprise”, selon un amendement du gouvernement adopté lors de l’examen du texte par la commission des Lois de l’Assemblée nationale.

Ainsi, “aucun adulte ne pourra se prévaloir du consentement” d’un mineur de moins de 15 ans, a résumé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Les députés ont fait préciser explicitement dans le texte que les “actes bucco-génitaux” étaient aussi visés dans la définition d’un viol, afin de clarifier la jurisprudence.

Le seuil relevé à 18 ans en cas d’actes “incestueux”

Ces dispositions ne s’appliquent toutefois que quand “la différence d’âge entre l’auteur et le mineur est d’au moins cinq ans”. Cette rédaction, surnommée “clause Roméo et Juliette”, vise à ne pas “criminaliser les amours adolescentes” librement consenties, a expliqué le garde des Sceaux.

Le seuil d’âge est relevé à 18 ans en cas d’actes “incestueux” – un terme que les parlementaires ont également tenu à faire figurer en tant que tel à la place d’une rédaction initiale allusive. Cette proposition de loi a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat à l’unanimité, mais avec un seuil d’âge fixé à 13 ans.

L’Assemblée nationale a de son côté unanimement voté le 18 février un autre texte sur la protection des mineurs contre les atteintes sexuelles. Le gouvernement a toutefois choisi de poursuivre la procédure législative sur la base de la proposition de loi de la chambre haute, quitte à l’amender en profondeur, en faisant valoir qu’elle permettrait de légiférer plus rapidement.

Le président Emmanuel Macron a promis un renforcement du droit face à ces actes, dans un contexte de fort retentissement dans l’opinion d’affaires de viols de mineurs et d’incestes.

Konbini news avec AFP