Vidéo : donner un nom aux morts de la Méditerranée

Vidéo : donner un nom aux morts de la Méditerranée

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Par Anouck Renaud

Publié le

Depuis 6 ans, la médecin légiste Cristina Cattaneo tente de redonner une identité aux corps des migrants morts noyés.

“Depuis 2013, on est face à la plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale”, déclare la médecin légiste Cristina Cattaneo à propos de la crise des migrants.

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L’Italienne, engagée depuis deux décennies dans la reconnaissance des corps sans identité, s’est lancée dans un nouveau combat. Elle souhaite redonner un nom aux corps des migrants repêchés dans la Méditerranée.

Un travail de (très) longue haleine

Après plus de six ans de travail, Cristina Cattaneo et son équipe n’ont réussi à identifier formellement que 40 corps. Ce chiffre semble dérisoire face aux 30 000 personnes mortes au fond de la mer. Pourtant, c’est déjà un exploit. La docteure rappelle la difficulté du processus.

Il faut, pour permettre de confirmer une identité, créer deux bases de données, une pour les disparus et une pour les corps retrouvés. On appelle ces fichiers “ante” et “post-mortem”. Dans un second temps, on confronte les bases de données pour trouver des correspondances.

Problème ? La base de données ante-mortem est très compliquée à constituer dans le cas de cette crise. Les familles des disparus ne sont souvent même pas au courant du départ. S’ensuivent alors des mois et des mois de communication pour essayer de remonter jusqu’aux familles des victimes.

En plus des problèmes logistiques, et du manque de moyen criant, peu de personnes sont encore engagées dans cette tâche. Cristina Cattaneo estime que ce travail qui semble futile est pourtant indispensable. Pour la dignité de l’homme, mais également pour aider les familles à faire le deuil.