Une loi pourrait bientôt réprimer la discrimination fondée sur l’accent

Une loi pourrait bientôt réprimer la discrimination fondée sur l’accent

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© Bertrand GUAY / AFP

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Par Lisa Drian

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Surtout lorsque l'accent devient un obstacle, notamment à l'emploi.

La loi réprime déjà les discriminations fondées sur l’origine, le sexe ou le handicap, entre autres. Une proposition de loi pourrait bientôt ajouter un autre motif : l’accent, susceptible de constituer un obstacle, notamment à l’emploi, pour les “minorités audibles”.

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La mesure soutenue par le député de l’Hérault Christophe Euzet fait partie de textes que le groupe Agir, allié à la majorité, va présenter le 26 novembre dans le cadre de sa “niche”, un créneau réservé aux groupes pour promouvoir leurs propres propositions ou résolutions.

La commission des Lois de l’Assemblée nationale l’a validée dès ce mercredi, ouvrant la voie à une possible adoption dans l’hémicycle en première lecture le 26 novembre. “À l’heure où les minorités visibles bénéficient de la préoccupation légitime des pouvoirs publics, les minorités audibles sont les grandes oubliées du contrat social fondé sur l’égalité”, plaide le député dans son exposé des motifs.

Promouvoir la “diversité de la langue française”

Sa proposition vise donc à rajouter un simple mot, “l’accent”, à la longue liste des causes de discriminations sanctionnées par le Code pénal ainsi que le Code du travail : origine, sexe, orientation sexuelle, situation de famille, handicap, grossesse, patronyme, opinion politique, appartenance syndicale, croyance religieuse, etc.

La proposition veut promouvoir “la diversité de prononciation de la langue française”, en “prohibant les discriminations par l’accent que l’on constate factuellement dans les fonctions impliquant, tout particulièrement, une expression publique”. Le député juge “indispensable” en cette “période de doute quant à la cohésion des territoires qui fondent la Nation, d’adresser un signe de reconnaissance fort, en favorisant la revalorisation des prononciations atypiques”.

“Les accents n’ont aucun droit de cité sur les chaînes de radio et de télévision, dans le monde politique et à la tête des grandes fonctions, administrations ou entreprises publiques françaises”, assure le Christophe Euzet. “Notre nation, qui se félicite souvent de la grande diversité de ses terroirs, désole donc, paradoxalement, par l’uniformité lissée de son expression publique”, déplore l’élu natif de Perpignan et à l’accent méridional.

Konbini news avec AFP