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Une directrice d’école retrouvée morte dans son école à Pantin

Une directrice d’école retrouvée morte dans son école à Pantin

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Capture Twitter / @RevPermanente

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Par Lila Blumberg

Publié le

Épuisée par son métier, elle s'est suicidée. Dans une lettre, elle demande à l’Institution de ne pas salir son nom.

Lundi 23 septembre, le corps d’une femme âgée de 58 ans a été retrouvé dans le hall de l’école maternelle dont elle était la directrice à Pantin (Seine-Saint-Denis).

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La piste du suicide est privilégiée. L’enseignante a laissé une lettre qu’elle a adressée à son inspection et à ses confrères. Elle met en cause l’Éducation nationale ; elle évoque le mal-être, le manque de reconnaissance et l’épuisement ressentis par les directeurs d’école.

Jeudi, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, est venu rencontrer les équipes sur place. Il a exprimé “sa profonde tristesse” et a indiqué avoir missionné l’Inspection générale.

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“Il faut une réflexion sur le statut de directeurs d’école, soumis à de plus en plus de tensions, de violences” a-t-on entendu dans l’entourage du ministre.

“Samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée.”

Selon Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des Enseignants de l’Unsa, les directeurs subissent “une charge de travail considérable avec des pics de travail et d’anxiété“, comme la période de la rentrée.

L’an dernier, une enquête dont le syndicat était partenaire, indiquait que 82 % des directeurs d’école trouvaient du sens et de l’intérêt à ce qu’ils faisaient, mais que 91 % déploraient un temps de travail hebdomadaire excessif estimé à 45 heures et plus.

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Complexification des missions, dégradation des conditions d’exercice, double mission directeur et enseignant sont autant de raisons expliquant ces chiffres“, selon le syndicat.  

“Il n’y a que des inspecteurs qui annoncent en réunion la voix légère que les directeurs ont de très lourdes responsabilités et qu’il vaut mieux être à leur place qu’à la nôtre, mais comment pensent-ils à améliorer nos conditions d’exercice ?”, interroge Christine Renon dans sa lettre.

Interrogée sur ce sujet de la hiérarchie, une directrice d’école maternelle en quartier défavorisé (REP) à Marseille répond : “On ne les voit pas tous les jours et on hésite parfois à les solliciter de peur qu’un problème signalé se retourne contre nous.

L’an dernier, c’est le sentiment de solitude de nombreux enseignants qui avait déclenché une avalanche de témoignages sur les réseaux sociaux, sous le hastag #pasdevague, après la publication d’une vidéo montrant un élève en train de menacer sa professeure avec une arme factice.

Dans la soirée de jeudi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l’école Méhul pour rendre hommage à l’enseignante qui a signé sa lettre “Christine Renon, directrice épuisée.”

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Konbini avec AFP