Un cadre infirmier d’un Ephad Orpea témoigne : “On devait économiser jusqu’à la biscotte”

Un cadre infirmier d’un Ephad Orpea témoigne : “On devait économiser jusqu’à la biscotte”

photo de profil

Par Julie Breon

Publié le

Laurent Garcia fait partie des lanceurs d’alerte du livre Les Fossoyeurs, dont la publication a sérieusement remis en question la gestion du groupe d’Ehpad.

Il a travaillé huit mois à l’Ehpad Les Bords de Seine, qui appartient au groupe Orpea. Au sein de la résidence, les tarifs “pour une chambre simple, c’est 6 000 euros. Pour une suite, c’est entre 12 000 et 15 000 euros par mois”. Et pourtant, le groupe tenterait de faire le plus d’économies possibles.

“Les commandes de protections, c’était très particulier. Je ne pouvais passer commande que le 25 du mois, sauf que le 25 du mois, on n’avait plus de protections, parce qu’Orpea refusait qu’on ait du stock. Des familles en achetaient et les familles qui n’étaient pas présentes, on utilisait des serviettes de bain”, nous a-t-il expliqué.

“On économisait jusqu’à la biscotte”, a affirmé Laurent Garcia : “J’ai une soignante qui cachait de la nourriture en plus pour pouvoir donner un petit déj’ correct aux résidents. Par contre, les résidents VIP, eux, avaient droit à absolument tout ce qu’ils voulaient.” Le cadre infirmier a assuré qu’à son époque, il y avait, sur l’établissement, “75 % de résident dénutris”.

Il a également tenu à parler du manque cruel de personnel, de la maltraitance “passive” commise par les soignants et de “l’argent public détourné” par le groupe Orpea.