Ukraine : des combats sont en cours à Kiev

Ukraine : des combats sont en cours à Kiev

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© Sergei SUPINSKY / AFP

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Par Konbini News

Publié le

Des tirs "horribles" et des blessés.

Des combats étaient en cours vendredi 25 février à Kiev et au nord de la capitale ukrainienne, le président Volodymyr Zelensky affirmant que l’armée russe visait des zones civiles au lendemain de l’attaque massive lancée contre son pays par Vladimir Poutine, déclenchant une avalanche de sanctions internationales.

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“Cette nuit, ils ont commencé à bombarder des quartiers civils. Cela nous rappelle [l’offensive nazie de] 1941”, a dit le président Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, prononçant cette phrase en russe, à l’attention des citoyens russes.

Des combats étaient en cours vendredi matin dans le nord de Kiev ainsi que plus au nord, les forces ukrainiennes disant combattre des unités de blindés russes dans deux localités, Dymer et Ivankiv, respectivement à 45 et 80 km.

Volodymyr Zelensky a salué l’héroïsme des Ukrainiens face à l’invasion russe, assurant que ses soldats faisaient “tout leur possible” pour défendre le pays. “La Russie devra nous parler tôt ou tard”, a-t-il assuré.

Des explosions ont été entendues vendredi à Kiev – des tirs “horribles” de missiles russes a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba sur son compte Twitter.

L’armée de terre ukrainienne a indiqué que des “tirs de missiles” visaient Kiev, précisant en avoir détruit deux en vol. Selon le maire de la ville, Vitali Klitschko, ces tirs auraient blessé trois personnes, dont une grièvement, dans un quartier résidentiel du sud-est de la capitale.

“Décapiter le gouvernement”

La progression des forces russes fait redouter un assaut et la multiplication d’attaques ciblées sur Kiev, ainsi que des cibles stratégiques et gouvernementales. Selon des sources militaires occidentales, l’armée russe se rapprochait de Kiev, où un couvre-feu a été imposé, avec l’intention de “décapiter le gouvernement” ukrainien et d’y installer à la place un gouvernement favorable à Moscou.

Le ministère ukrainien de la Défense a également signalé vendredi un tir de missile russe tôt le matin contre une unité de gardes-frontières dans la région de Zaporijjia, qui, selon cette source, a fait des “morts et des blessés”. Afin de contrer l’invasion russe, le président Volodymyr Zelensky a décrété jeudi soir la mobilisation générale et le rappel des réservistes sous 90 jours dans toutes les régions ukrainiennes.

Le dirigeant a regretté que l’Ukraine soit “laissée seule”, l’Alliance atlantique ayant déclaré qu’elle n’y enverrait pas de troupes pour la soutenir. “Qui est prêt à combattre avec nous ? Je ne vois personne. Qui est prêt à donner à l’Ukraine la garantie d’une adhésion à l’Otan ? Tout le monde a peur”, a-t-il dénoncé.

Les forces militaires des États de l’Otan ont été placées en état d’alerte et certaines unités vont faire mouvement pour renforcer le flanc est de l’alliance. Un sommet de l’Alliance atlantique consacré à la crise en Ukraine se déroulera en visioconférence vendredi.

Les États-Unis, qui n’enverront pas de troupes en Ukraine, défendront “le moindre pouce de territoire de l’Otan”, a assuré le président Joe Biden. Le Pentagone dépêchera quelque 7 000 soldats de plus en Allemagne.

La guerre est totale

De son côté, la France va accélérer le déploiement dans le cadre de l’Otan de soldats en Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine, a annoncé le président Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet exceptionnel de l’UE, jugeant également utile de “laisser ouvert le chemin” du dialogue avec Moscou pour obtenir un arrêt de son offensive.

“La guerre est totale”, a déclaré vendredi son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. “Le président Poutine a choisi […] de sortir l’Ukraine de la carte des États”, a-t-il dit estimant que “la sécurité du président Zelensky est un élément central de ce qu’il se passe et que la France était en mesure de l’aider si nécessaire”.

L’invasion a provoqué un tollé dans la communauté internationale, surtout côté occidental. Vendredi, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a dénoncé une attaque “barbare” et “injustifiée” contre l’Ukraine. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan s’est lui dit vendredi de plus en plus préoccupé par les développements en Ukraine, appelant les parties à respecter “leurs obligations en vertu du droit international humanitaire”.

Les États-Unis et l’Albanie ont demandé un vote du Conseil de sécurité de l’Onu vendredi à 20 heures GMT sur un projet de résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine et réclamant à la Russie le retrait immédiat de ses troupes. Joe Biden, pour qui le maître du Kremlin va devenir “un paria sur la scène internationale”, a imposé des restrictions aux exportations de produits technologiques vers la Russie.

Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont durci les sanctions contre la Russie, dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports, sans aller jusqu’à l’exclure du système d’échanges bancaires internationaux Swift. “Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent”, a promis la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Moscou a de son côté promis une réplique “sévère” à ces mesures.

Au moins 137 morts côté ukrainien

Au lendemain du déclenchement de l’offensive russe, le président Zelensky a dressé vendredi le bilan des pertes côté ukrainien, civiles et militaires : au moins 137 morts et 316 blessés. L’armée ukrainienne a estimé les pertes matérielles russes à plus de 30 tanks, quelque 130 véhicules blindés de combat, sept avions et six hélicoptères.

Les deux camps faisaient des déclarations invérifiables. Dans la région de Kherson, elle est présente dans plusieurs zones et contrôle Genichesky, ville à 300 km à l’ouest de la frontière russe.

L’offensive russe a commencé jeudi à l’aube, après la reconnaissance lundi par Vladimir Poutine de l’indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass. “J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale” ayant pour but “une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine”, a martelé le président russe à la télévision.

Pour justifier cette intervention, il a réitéré ses accusations, infondées, d’un “génocide” orchestré par Kiev dans les “républiques” rebelles prorusses, cité un appel à l’aide des séparatistes et dénoncé la politique “agressive” de l’Otan.

“J’ai vite fait mes bagages”

Environ 100 000 personnes ont fui leurs foyers en Ukraine et des milliers quitté leur pays, a déploré le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés. L’UE s’est dite “pleinement préparée” à les accueillir.

Quelque 200 d’entre elles ont passé la nuit dans la gare polonaise de Przemysl (sud-est). “J’ai entendu les explosions à côté de mon immeuble… et j’ai vite fait mes bagages, j’ai presque tout pris avec moi”, a raconté Olha, une enseignante de 36 ans de l’Institut polytechnique de Kiev.

À Moscou, des rassemblements contre la guerre ont eu lieu dans le centre de la capitale ainsi qu’à Saint-Pétersbourg. Plus de 1 700 personnes ont été interpellées sur l’ensemble du territoire russe, selon une ONG. D’autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes du monde.

Vladimir Poutine a averti les Occidentaux “qui tenteraient d’interférer”, que “la réponse de la Russie sera immédiate et entraînera des conséquences que vous n’avez encore jamais connues”.

Konbini news avec AFP