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“Trois ans que je n’ai pas mis 10 € de côté” : la “France des périphéries” prend la plume

“Trois ans que je n’ai pas mis 10 € de côté” : la “France des périphéries” prend la plume

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© Javier Zayas Photography / Getty Images

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Et c'est très réussi !

Il y avait déjà Les Vies Minuscules de Pierre Michon, dans les librairies. Il y aura désormais aussi Les Vies Majuscules, de Michel, Iléana, Mickaël, Malika, Fanny, Abdallah et beaucoup d’autres. Ce livre est “la chronique d’une France qui vit à quelques euros près”, un hommage à ceux que l’on n’entend pas, les oubliés, les modestes, ceux dont la parole est rare.

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Pour parvenir à cet “autoportrait de la France des périphéries”, celle “des débrouillards et des serviables”, ce sont près de 400 personnes, âgées de 13 à 82 ans, qui ont participé à des sessions d’écriture organisées par la ZEP. La ZEP, dont Konbini news est partenaire depuis deux ans et demi maintenant, qu’est-ce que c’est ? Ce sont des ateliers d’écriture menés par des journalistes, avec des jeunes issus de tous les territoires, afin de les faire se raconter, témoigner de leur quotidien ou de l’actualité qui les concerne.

De Marseille à la Grande-Synthe en passant par Caen, Mulhouse ou encore Troyes : l’objectif de ce nouvel ouvrage est d’appréhender “la France des caissières, des postiers, des aides-soignantes, de ceux qui entretiennent les résidences sociales”. En d’autres termes, “celle qui est restée courageusement sur le pont pendant cet étrange printemps de confinement”.

“Ceux que l’on entend peu”

On peut donc y lire les récits de vie de Virginie, 43 ans, mère célibataire qui a mis cinq ans à retrouver un emploi, celui de Sébastien, 35 ans, qui a découvert l’entraide avec les gilets jaunes, ou bien celui de Jocelyne, 56 ans, pour qui le métier de femme de ménage en HLM ressemble à celui de psy à temps partiel, en passant par celui d’Ali, 38 ans, qui emmène ses enfants au kebab “parce que le McDo, c’est trop cher”.

Sans oublier celui de Léo, 18 ans, “soûlé” par l’alcoolisme de ses parents ou encore celui d’Eric, 33 ans, qui n’a pas pu mettre 10 euros de côté depuis trois ans.

Des vies qualifiées de “modestes et précieuses” par les journalistes Emmanuel Vaillant et Édouard Zambeaux, cofondateurs de la ZEP. Les deux hommes, aux manettes de ce projet d’écriture, avaient pour objectif de “donner la parole à ceux que l’on entend peu” afin de “comprendre, tout simplement”.

C’est un pari réussi, ça s’appelle Vies majuscules, Autoportrait de la France des périphéries et c’est à retrouver aux éditions Les Petits Matins à partir du 1er octobre.