Permis de conduire : Édouard Philippe veut faire baisser son prix de 30 %

Permis de conduire : Édouard Philippe veut faire baisser son prix de 30 %

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Actuellement, le coût moyen d'un permis varie entre 1 600 et 1 800 euros.

Du développement de l’apprentissage sur simulateur et boîte automatique à la conduite supervisée, en passant par la création d’un portail en ligne : le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ont présenté jeudi dix mesures visant à abaisser le coût du permis de conduire.

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L’objectif est de “faire en sorte que le prix moyen du permis de conduire diminue sensiblement, de l’ordre de 30 %”, a résumé le chef du gouvernement à la sortie de la visite d’un CFA (centre de formation d’apprentis) de Chasseneuil-sur-Bonnieure, en Charente.

Il s’agit ainsi “d’apporter des solutions concrètes, pratiques pour diminuer le coût du permis sans évidemment diminuer la qualité de la formation qui est indispensable, compte tenu des enjeux de sécurité routière”, a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur a listé les dix mesures, qui doivent être déclinées, pour certaines “dès cet été”. Certaines étaient déjà connues, comme la gratuité de l’apprentissage et du premier examen du code de la route pour les jeunes volontaires en service national universel (SNU), ou encore la mise en place d’un comparateur en ligne pour choisir son auto-école.

“Moderniser l’épreuve”

Partant du constat que le coût d’un permis varie entre 1 600 et 1 800 euros et reprenant des pistes du rapport commandé à la députée LREM Françoise Dumas, le gouvernement souhaite développer l’utilisation du simulateur de conduite dans la formation.

Un dispositif d’incitation fiscale va être mis en place pour permettre aux auto-écoles de s’équiper et chaque élève pourra passer jusqu’à 10 heures sur un simulateur dans les 20 heures obligatoires de formation à la conduite.

De même, l’apprentissage sur boîte automatique, plus facile et rapide – il nécessite 13 heures au lieu de 20 – et donc moins cher, sera encouragé. Le délai permettant de conduire sur boîte manuelle après avoir obtenu le permis sur boîte automatique sera raccourci de 6 à 3 mois.

La conduite supervisée par un accompagnateur, simplement titulaire d’un permis depuis 5 ans, sera également favorisée après un échec à l’examen, évitant ainsi à l’élève de multiplier les heures en auto-école.

Par ailleurs, le gouvernement souhaite “moderniser l’épreuve pratique” en expérimentant dans cinq départements (Aude, Haute-Garonne, Gers, Gard et Hérault) pendant 8 mois une plateforme de réservation en ligne des places d’examen.

Abaisser l’âge du passage de l’examen à 17 ans

L’objectif est de “responsabiliser” les candidats quant à leur niveau de préparation. Le délai pour se représenter après un échec sera conditionné au résultat obtenu : plus le niveau est faible le jour de l’examen, plus le temps pour obtenir une nouvelle date sera long.

Par ailleurs, le gouvernement s’est prononcé pour abaisser l’âge du passage de l’examen de conduite à 17 ans, même si l’élève ne pourra conduire seul qu’à sa majorité, afin d’“augmenter l’expérience du jeune conducteur”, fait valoir Matignon.

“Favorables à ces grands principes”, les professionnels de l’éducation routière se disent dans un communiqué toutefois “vigilants sur les conséquences de cette réforme, qui pourrait engendrer une baisse de la qualité de la formation et une destruction du maillage territorial des auto-écoles”.

Ils soulignent notamment “le rôle social” des auto-écoles “dans l’accompagnement des jeunes apprenants”.

Jugeant “nécessaire d’accompagner les candidats dans leurs démarches administratives afin de donner une visibilité à des aides financières souvent méconnues”, les professionnels estiment que l’auto-école pourrait avoir “une mission de guichet unique pour informer les futurs conducteurs des aides existantes”.

Environ 1,6 million de personnes ont présenté l’examen du code en 2018 et 1,9 million de personnes ont présenté la conduite. Ces dispositions, qui devraient commencer à faire leurs effets courant 2020, seront pour partie inscrites dans la loi orientation et mobilité, examinée en commission à l’Assemblée à partir du 14 mai.

Konbini avec AFP