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Pédocriminalité : les autorités s’inquiètent de l’expansion des viols d’enfants en livestream

Pédocriminalité : les autorités s’inquiètent de l’expansion des viols d’enfants en livestream

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© Ismail Azmi / Getty images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Franceinfo publie ce lundi une enquête choc.

Cette pratique serait née aux Philippines en 2012, avant de s’étendre en Asie du Sud-Est puis en Europe. Il s’agit de viols d’enfants, âgés en moyenne de 5 ans, réalisés à distance grâce à une webcam et une connexion Internet. “Les victimes se trouvent à l’étranger, dans des pays d’Asie du Sud-Est. Un rendez-vous est pris, un intermédiaire se trouve avec l’enfant et obéit à la personne derrière son écran”, expliquait le Commissaire divisionnaire de la police nationale, Yann Le Goff, interrogé par 20 minutes en 2019.

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Cet immonde phénomène aurait littéralement explosé pendant le premier confinement, rapporte Franceinfo ce lundi 6 décembre. Depuis, il ne cesserait d’augmenter. Aujourd’hui, 300 cibles françaises – toutes des hommes – sont soupçonnées d’avoir commandité des viols ou des agressions sexuelles d’enfants à l’étranger, rapporte le site d’informations en ligne. Et ce ne serait que la partie émergée de l’iceberg.

Pour l’association End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children (ECPAT), interrogée par Le Journal du dimanche (JDD) en septembre dernier, “il faut sans doute y ajouter tous les ‘curieux’, aux penchants pédophiles, qui, désinhibés par la barrière de l’écran, se sont laissé tenter durant les confinements”.

Une traque difficile

“Dans un premier temps, les enfants étaient livrés par des réseaux ‘plutôt organisés’ mais, actuellement, ‘cela se passe de plus en plus au niveau de la famille'”, explique Katie Steel, cheffe adjointe du groupe mineurs à l’Office central de la répression contre les violences aux personnes (OCRVP), interrogée par Franceinfo.

Encore plus sordide, certains pédocriminels exigeraient un extrait d’acte de naissance pour prouver que l’abus est bien exécuté par un parent sur son enfant, rapporte le JDD. Pour quelques dizaines de dollars – entre 10 et 60 – selon nos confrères de Franceinfo et du JDD, des pédocriminels peuvent assouvir leurs horribles fantasmes en quelques clics, en direct. Si ces sommes d’argent semblent dérisoires, dans certains pays d’Asie, il s’agit de plusieurs semaines de salaires.

La traque de cette nouvelle forme de pédocriminalité est très difficile. La question est de savoir comment récupérer les vidéos. “Il s’agit de crimes difficiles à identifier et à poursuivre, car si l’abuseur ne les enregistre pas, ­aucune trace n’est retrouvée”, ­résume l’association ECPAT dans Le JDD. Toutefois en 2020, un pilote de ligne français a été condamné pour des faits commis à distance grâce à des documents saisis sur son matériel informatique.

En effet, depuis quelques mois, “les juridictions condamnent sans demander que ces vidéos soient forcément produites au dossier”, explique Franceinfo. “Les enquêteurs s’appuient notamment sur la coopération avec les autorités aux Philippines mais aussi sur les traces de transactions financières ou d’échanges par voie électronique. Ces preuves peuvent désormais suffire à prononcer des condamnations lourdes”, précise le site d’informations.