La Nouvelle-Zélande présente un important budget pour le “bien-être”

La Nouvelle-Zélande présente un important budget pour le “bien-être”

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La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern le 28 mars 2019. © Marty MELVILLE / AFP

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Par Astrid Van Laer

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Le gouvernement mise sur la santé mentale des citoyens, affirmant qu'il s'agit d'une "première mondiale".

Jacinda Ardern, la cheffe du gouvernement néo-zélandais, qui s’était fait connaître dans le monde entier pour sa gestion des attentats de Christchurch, vient de faire une annonce peu commune en politique : son gouvernement va dédier pas moins de 1,9 milliard de dollars néo-zélandais (soit environ 1,1 milliard d’euros) au bien-être de ses citoyens.

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Quand elle explique vouloir dédier tout un budget au “bien-être”, Jacinda Ardern entend en réalité s’occuper d’une problématique souvent mise de côté par la politique : la santé mentale.

Ainsi, la prise en charge gratuite des problèmes de toxicomanie et de santé mentale devrait bientôt être instaurée. Mais pas seulement : d’après le Guardian, le nouveau budget entend également investir dans la lutte contre les violences familiales et la pauvreté infantile.

Sur le site du Parti travailliste néo-zélandais, la Première ministre a publié un communiqué dans lequel elle explique sa démarche :

“Pendant trop longtemps, la santé mentale des Néo-Zélandais n’a pas été une priorité. Nous allons changer ça, avec le plus gros investissement dans la santé mentale, tous budgets de gouvernement confondus, jamais réalisé.

En tant que société, nous avons laissé trop de membres de notre peuple seuls pour faire face à la détresse mentale ou aux problèmes de toxicomanie et d’alcool, ne nous attaquant à la santé mentale ou à la toxicomanie uniquement en cas de crise.”

Un taux de suicide parmi les plus élevés

Les Néo-Zélandais devraient donc bientôt pouvoir bénéficier d’une prise en charge gratuite de leurs problèmes mentaux. “Notre vision de l’avenir est celle où les personnes en détresse peuvent obtenir un soutien gratuit quand et où elles en ont besoin”, a expliqué Jacinda Ardern.

“C’est quelque chose qui devait être fait”, a-t-elle plaidé, avant d’indiquer savoir que ces problèmes ne pouvaient “se résoudre du jour au lendemain” et que cela prendrait “un certain temps”. Au-delà des considérations médicales et sociales, Jacinda Ardern a assuré que cet investissement aurait à long terme des retombées économiques, expliquant :

“Améliorer notre bien-être mental a un sens économique. On estime qu’en 2014 le coût économique des maladies mentales graves représentait 12 milliards de dollars, soit 5 % du PIB.”

En 2017, la Nouvelle-Zélande avait le taux de suicide chez les jeunes de 15 à 19 ans le plus élevé de tous les pays de l’Union européenne et l’OCDE réunis. La BBC soulignait à l’époque qu’avec 15,6 suicides pour 100 000 personnes, la Nouvelle-Zélande avait un taux de suicide deux fois supérieur à celui des États-Unis et cinq fois supérieur à celui de la Grande-Bretagne. En France, les chiffres sont également préoccupants puisqu’une étude révélait en 2018 qu’un travailleur sur cinq présente des risques de troubles mentaux.