Nantes : des catholiques intégristes font annuler un concert dans une église

Nantes : des catholiques intégristes font annuler un concert dans une église

Image :

© Instagram Anna von Hausswolff

photo de profil

Par Konbini News

Publié le

"Priez pour nous, pauvres pécheurs."

Un groupe de catholiques intégristes a empêché mardi 7 décembre au soir la tenue d’un concert jugé “sataniste” de l’artiste suédoise Anna von Hausswolff au Lieu unique à Nantes, ont annoncé des élus de la ville.

À voir aussi sur Konbini

“Une poignée de radicaux intolérants provoque l’annulation d’un concert à N-D du Bon-Port programmé en accord avec l’évêché”, a tweeté Bassem Asseh, premier adjoint à la mairie de Nantes. “Rien n’autorisait l’expression d’une telle censure. Ce n’est pas notre conception d’un projet de société fondé sur le dialogue et l’ouverture culturelle”, a-t-il ajouté.

Chargement du twitt...

Le concert, prévu à 21 heures, affichait complet. Une vidéo diffusée par Ouest France montre les opposants à la tenue du concert bloquer l’entrée et chanter en groupe : “Sainte-Marie, mère de Dieu. Priez pour nous, pauvres pécheurs.”

“Faire l’amour avec le diable”

“Quelques intégristes ont donc réussi à empêcher un concert […] Cela nous renforce dans l’idée que, face à l’obscurantisme, nous avons plus que jamais besoin de la lumière des arts et de la culture”, a tweeté Aymeric Seassau, adjoint à la Culture. “Une lamentable manifestation d’intolérance et d’atteinte à l’expression culturelle”, a également tweeté Olivier Château, adjoint au Patrimoine à la mairie de Nantes.

Anna von Hausswolff est une chanteuse, pianiste, organiste et auteure-compositrice de post-métal et rock expérimental. Dans l’une de ses chansons “Pills”, elle évoque l’addiction à la drogue et dit métaphoriquement avoir “fait l’amour avec le diable”.

Selon le blog Salon beige, qui se définit comme tenu par “des laïcs catholiques”, le concert devait initialement se tenir dans l’église Saint-Clément, “qui accueille la messe traditionnelle à Nantes”, et a été déplacé dans l’église Notre-Dame du Bon-Port, un lieu jugé plus ouvert. “Ce concert suscite de fortes protestations des fidèles, car les œuvres, les titres, les pochettes et les clips témoignent d’œuvres enracinées dans le gothique, voire le satanisme”, explique son auteur.

Au lendemain de cet incident, l’artiste a fait part de sa tristesse sur son compte Instagram : “Hier soir, l’intégrisme d’extrême droite l’a emporté sur l’art, mais pas sur l’amour.”

Konbini news avec AFP