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Le meurtrier de Samuel Paty a été enterré en Tchétchénie

Le meurtrier de Samuel Paty a été enterré en Tchétchénie

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Paris, le 18 octobre 2020. © Antoine Gyori/Corbis via Getty Images

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Environ 200 personnes se sont rendues aux obsèques.

L’assassin de Samuel Paty, professeur français tué en octobre pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, a été enterré dimanche en Tchétchénie, la république russe dont il était originaire, ont annoncé des médias et comptes sociaux russes.

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Selon le site spécialisé sur le Caucase Kavkazski Ouzel, Abdoullakh Anzorov a été enterré à Chalaji, un village situé à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale tchétchène Grozny. L’accès au village était bloqué par les autorités le temps de l’enterrement, précise Kavkazski Ouzel.

Des comptes sur la messagerie Telegram avaient plus tôt publié des vidéos de l’enterrement, montrant une foule relativement nombreuse chantant en tchétchène et accompagnant sous des chutes de neige le cercueil du jeune homme de 18 ans.

Selon Baza, une chaîne Telegram très suivie ayant diffusé une de ces vidéos, environ 200 personnes – des parents et amis de la famille Anzorov – ont pris part aux obsèques et plus de 60 policiers avaient été déployés dans le village. Les médias officiels tchétchènes n’ont parlé ni du rapatriement du corps, ni de l’enterrement, selon Kavkazski Ouzel.

“Nous parlons d’un meurtrier, d’un terroriste”

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé lundi ne pas avoir d’informations sur l’enterrement et décrit l’assassinat de Samuel Paty comme “un acte terroriste”. “Nous parlons d’un meurtrier, d’un terroriste. Et ces actes sont condamnés et absolument inacceptables”, a-t-il déclaré aux journalistes.

Samuel Paty, enseignant français de 47 ans à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, avait été décapité le 16 octobre par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de deux cours début octobre sur la liberté d’expression.

L’assaillant avait revendiqué son geste dans un message audio en russe où il disait avoir “vengé le prophète” Mahomet, reprochant au professeur de l’avoir “montré de manière insultante”. Il avait été abattu peu après par la police.

Le dirigeant de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, avait condamné cette attaque, mais aussi violemment critiqué la défense par le président français Emmanuel Macron des caricatures de Mahomet, estimant qu’il poussait les musulmans “vers le terrorisme”.

Lors de la publication des caricatures dans l’hebdomadaire français Charlie Hebdo en 2015, plusieurs centaines de milliers de manifestants avaient protesté à Grozny.

Konbini news avec AFP