Le coût de la rentrée 2021 en hausse pour les étudiants, qui craignent la précarité

Le coût de la rentrée 2021 en hausse pour les étudiants, qui craignent la précarité

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© Bertrand Guay/AFP

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Par Pauline Ferrari

Publié le

Selon la FAGE, l’augmentation des frais pour chaque étudiant est de 1,32 % en 2021.

À quelques semaines de la rentrée universitaire et après une année marquée par la crise sanitaire, la situation des étudiants inquiète les associations et les syndicats. Le coût de la rentrée a augmenté en 2021 pour chaque étudiant de 1,32 %, à 2 392 euros en moyenne, dopé notamment par le coût des masques sanitaires, a indiqué lundi la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) dans son baromètre annuel.

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“On constate une augmentation des frais courants, malgré toutes les mesures qui ont pu être ponctuellement mises en place pendant la crise sanitaire” du Covid-19, a précisé le président de la FAGE, Paul Mayaux, lors d’une conférence de presse. Selon l’indicateur du coût de la rentrée publié par l’organisation, les dépenses courantes mensuelles des étudiants resteront quasi stables pour l’année universitaire, à 1 132 euros en régions (+0,09 %) et 1 351 euros en Île-de-France (+0,68 %).

Les frais spécifiques liés à la rentrée (inscription, assurance, frais d’agence immobilière…) baissent légèrement de 0,31 %, à 1 164 euros en moyenne. “Ceci s’explique par la fusion des complémentaires santé qui ont baissé leur prix”, a expliqué Anniela Lamnaouar, vice-présidente chargée des affaires sociales.

“Le logement reste le premier poste de dépenses des étudiants”, a souligné M. Mayaux, avec un coût moyen de 500 euros par mois en régions et 674 euros en Île-de-France. Pour subvenir à ses besoins, près d’un étudiant sur deux exerce une activité rémunératrice, a rappelé l’organisation.

Les deux dernières années universitaires ont été marquées par le déploiement des cours en distanciel, ainsi qu’une raréfaction des jobs étudiants liée à la crise sanitaire. De nombreux étudiants s’étaient exprimés sur leur précarité financière, mais aussi psychologique, certains confinés dans des chambres minuscules, isolés de leurs camarades et sans espoir pour l’avenir.

Encadrement des loyers, remboursement des consultations psy, linéarisation des bourses : des mesures pour lutter contre la précarité

Contre la précarité étudiante, la FAGE a souhaité la mise en place d’une allocation de rentrée étudiante (ARE) d’un montant de 275 euros, la généralisation de l’encadrement des loyers ou encore le remboursement des consultations chez le psychologue.

La FAGE prône aussi une “linéarisation” des bourses – versées selon les revenus des parents –, afin de “mettre fin au système discriminant des paliers”. Une telle réforme “ajouterait 300 000 personnes aux 700 000 boursiers actuels, sur un total de 2,7 millions d’étudiants”“Si demain, on n’a pas un acte fort qui est l’ARE ou l’extension des bourses, on sera sur un des seuls quinquennats où il n’y aura pas eu de geste fort pour les étudiants en fin de mandat”, a souligné le président de la FAGE.

Lors de l’hiver, des files interminables d’étudiants devant les associations d’aide alimentaire avaient choqué l’opinion publique et provoqué de nombreuses réactions politiques. Lors d’un discours du 12 juillet dernier, Emmanuel Macron a parlé d’“une jeunesse qui a tout sacrifié”, mais la promesse d’agir est restée vague. Le chef de l’État a renvoyé à la rentrée la présentation de la “garantie jeune universelle”, un dispositif financier jusqu’alors réservé aux jeunes sans qualification.

Dans un communiqué publié lundi, le ministère de l’Enseignement souligne “son engagement fort en faveur de la vie étudiante”, sous la forme de “3,3 milliards d’euros pour les aides sociales”. Entre autres mesures adoptées pour cette rentrée, il rappelle le gel des frais d’inscription ou l’augmentation de 1 % des bourses.

Dimanche, le syndicat UNEF avait estimé à près de 40 euros par étudiant le recul annuel des aides versées par l’État depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 10 % sur la même période. La réforme des APL (aides personnalisées au logement) avait notamment été dénoncée comme un facteur de précarisation des étudiants.

Konbini news avec AFP