L’Académie de médecine opposée à l’allongement du délai légal d’accès à l’IVG

L’Académie de médecine opposée à l’allongement du délai légal d’accès à l’IVG

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St Louis, Missouri.© Michael B. Thomas/Getty Images/AFP

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Selon elle, cela "entraînera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme".

Dans un communiqué de presse, l’Académie nationale de médecine a exprimé son opposition à l’allongement du délai légal d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 14 à 16 semaines, voté en première lecture à l’Assemblée nationale.

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Cette proposition de loi, menée par l’élue Albane Gaillot a pour but de “perpétuer, améliorer et approfondir l’esprit de la loi Veil”, d’après la députée elle-même.

L’instance, qui rappelle que “le délai de 12 semaines d’aménorrhée a été porté en 2001 à 14 semaines pour limiter le nombre de femmes contraintes de se rendre à l’étranger pour obtenir leur interruption de grossesse”, explique les raisons qui l’ont poussée à se prononcer en défaveur de cette disposition.

Selon elle, l’allongement de ce délai légal “ne répond à aucune demande légitime des femmes qui espèrent au contraire une prise en charge plus rapide, avec le risque d’augmenter le délai de leur démarche”.

Rendre les centres “plus accessibles” et réduire les délais

En outre, cela “entraînera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme”, affirme l’Académie, expliquant :

“En portant ce délai à 16 semaines d’aménorrhée, on augmente le recours à des manœuvres chirurgicales qui peuvent être dangereuses pour les femmes et à une dilatation du col plus importante susceptible de provoquer des complications à long terme comme un accouchement prématuré.”

Par conséquent, l’Académie recommande de maintenir le délai légal à sa durée actuelle mais également “d’accroître la vigilance et les moyens des autorités sanitaires pour optimiser le fonctionnement des centres de santé qui prennent en charge des interruptions volontaires de grossesses en les rendant plus accessibles et dans des délais moindres”.

Enfin, elle s’est prononcée contre une autre disposition prévue par cette proposition de loi : elle “déconseille le transfert de compétences aux sages-femmes pour la pratique des interruptions volontaires de grossesses chirurgicales quel qu’en soit le terme et compte tenu de leur absence actuelle de qualification chirurgicale”.