Huit personnes en grève de la faim au centre de rétention de Rennes

Huit personnes en grève de la faim au centre de rétention de Rennes

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© FRANK PERRY / AFP

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Par Hugo Coignard

Publié le

Les retenus dénoncent les conditions d'hygiène et le racisme de certains policiers.

Huit personnes retenues au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes ont entamé une grève de la faim pour dénoncer un “manque de respect et d’hygiène” ainsi que “l’absence de perspectives d’éloignement”, a-t-on appris mercredi auprès de la Cimade.

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Présence “de cafards et de rats”

“Au centre de rétention de Rennes, nous n’avons aucun droit. On s’acharne sur nous. Les policiers nous réveillent tous les matins, sans un bonjour. Ils claquent les portes et allument la lumière. Ils rentrent parfois dans nos chambres, la nuit, pour rien”, racontent dans une lettre ces retenus, sous le coup d’une procédure d’éloignement.

Les grévistes dénoncent des conditions d’hygiène dégradées, avec la présence “de cafards et de rats”, mais aussi l’insuffisance de l’accès à l’eau en période de canicule.

“Ce qui nous choque le plus, c’est que nous ne soyons pas respectés. Qu’on nous insulte et qu’on nous pousse à bout. C’est aussi l’abandon que l’on ressent. Une personne a fait une tentative de suicide il y a quelques jours et elle n’a vu aucun médecin”, affirment-ils.

Des “remarques racistes” de policiers

L’un d’eux, interrogé par l’AFP et qui souhaite rester anonyme, a fait également état de “remarques racistes de la part de certains policiers”. “On nous dit des choses comme ‘Bougnoule, si t’es pas content tu n’as qu’à rester chez toi’ ou encore ‘Vous êtes des chiens'”.

Il déplore aussi l’absence de perspective d’éloignement, beaucoup de pays ayant fermé leurs frontières en raison de la crise du Covid-19. “Il n’y a pas de vols, on nous garde pour rien alors qu’on pourrait être assignés à résidence”, dénonce-t-il.

“Sept personnes refusent les plateaux-repas”

Selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, “sept personnes refusent les plateaux-repas mais continuent de s’alimenter via des distributeurs”. “Nous ne sommes pas très inquiets de leur état de santé”, ajoute-t-elle.

Selon la Cimade, ces personnes sont originaires du Maghreb, du Cameroun, du Soudan ou encore d’Albanie et de Géorgie. Certains ont purgé une peine de prison.

En décembre 2019, une personne retenue à Rennes s’est donné la mort. En janvier, un policier s’est suicidé dans les locaux du CRA.

Konbini news avec AFP