Le syndicaliste lycéen blessé par un tir de flash-ball s’en prend à Christophe Castaner

Le syndicaliste lycéen blessé par un tir de flash-ball s’en prend à Christophe Castaner

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Par Clothilde Bru

Publié le

“C’est Christophe Castaner qui est responsable”, affirme Louis Boyard, président de l’Union nationale lycéenne syndicale et démocratique (UNL).

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On ne compte plus le nombre de blessés par des tirs de flash-ball lors des manifestations de gilets jaunes. Et c’est bien ça le problème pour Louis Boyard, 18 ans, étudiant en BTS communication, qui s’est fait tirer dans le pied samedi 2 février. Dans une vidéo, il dénonce ces violences policières.

“Il y en a tout le temps, à toutes les manifestations et elles se sont presque banalisées. Et derrière, il y a un responsable : c’est Christophe Castaner.”

Dans un enregistrement posté le lendemain des faits sur sa page Facebook, le jeune homme, qui est aussi président de l’Union nationale lycéenne syndicale et démocratique (UNL), a annoncé qu’il allait porter plainte : “Je vais porter plainte, j’ai des avocats. Je vais obtenir justice, c’est Christophe Castaner qui est responsable.”

Les faits se sont déroulés à Paris en fin de journée. Louis Boyard est sur la place de la République pour participer à l’acte 12 du mouvement des gilets jaunes, placé sous le signe de la lutte contre les violences policières. Appelons ça l’ironie du sort.

Il est alors touché au pied. “Moi, je pense que c’est un tir de LBD, mais ça peut aussi être une grenade de désencerclement”, raconte-t-il, interrogé par Konbini news. “Je me suis dit que je m’étais pris une palette. Je n’ai pas compris directement. Et puis les street medics m’ont dit que je m’étais pris un tir. Ils sont quatre à m’avoir emmené. J’ai eu des évanouissements et des vomissements.”

Le tir venait des forces de l’ordre

Si les circonstances exactes de l’incident restent à être déterminées, une chose est sûre pour le jeune homme : le coup est parti des forces de l’ordre. Louis Boyard, qui affirme qu’il se tenait à 10-15 mètres sans gilet jaune, a ensuite été conduit en urgence à l’hôpital Saint-Antoine, où il a été particulièrement frappé par le nombre de blessés autour de lui :

“Il y avait énormément de gilets jaunes à côté. Il y en avait qui avaient la mâchoire cassée, il y en avait qui avaient un bandeau sur l’œil, il y en avait qui avaient un impact au crâne. En vérité, je suis l’un des plus chanceux : j’ai seulement été touché sur le pied.

Finalement, le jeune homme de 18 ans n’a rien de cassé et s’en sort avec un œdème.“Je ne peux pas poser le pied pendant dix jours et il faut que je continue à faire des radios pour être sûr que ça n’empire pas”, ajoute-t-il.

Deux jours après l’incident, il nous décrit l’état de sa blessure : “Mon pied fait deux fois la taille d’un pied normal, il est violet, bleu et jaune. C’est super chiant. J’ai mal, et je suis obligé de me déplacer en béquilles. Mais je suis chanceux. Moi, ce n’est pas à vie. Jérôme Rodrigues n’a pas cette chance.”

Touché à l’œil durant l’acte 11, ce dernier est devenu l’un des symboles des dérives de l’utilisation du flash-ball durant les manifestations.

Malgré la peur née de cet incident, le jeune homme continuera à manifester, en pleine conscience : “Je savais que ça pouvait arriver, mais là, vraiment, j’ai compris.”

Pour rappel, une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce mardi 5 février – et le jeune homme compte bien y participer.