Face à une 3e vague de Covid-19, l’Italie se reconfine dès lundi

Face à une 3e vague de Covid-19, l’Italie se reconfine dès lundi

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© Guglielmo Mangiapane / Reuters

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Par Pauline Ferrari

Publié le

Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, l’Italie fait face à une nouvelle vague.

“Nous nous retrouvons malheureusement face à une nouvelle vague de contagions”, a déploré le Premier ministre italien Mario Draghi lors d’une visite au centre de vaccination mis en place à l’aéroport romain de Fiumicino. Plus d’un an après le début de la pandémie, le pays va reconfiner dès lundi une grande partie de son territoire. 

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“Au cours de la dernière semaine, 150 175 nouvelles contagions ont été enregistrées contre 130 816 la semaine précédente, soit une augmentation de presque 15 %”, a-t-il souligné alors que l’Italie a passé lundi la barre des 100 000 morts. “Ces données nous contraignent à la plus grande prudence pour limiter le nombre de morts et empêcher la saturation des établissements de santé”, a mis en garde le Premier ministre. “Le souvenir de ce qui s’est passé au printemps dernier est encore présent et nous ferons tout pour empêcher que cela se répète”, a-t-il ajouté. 

Des nouvelles mesures prises jusqu’au 6 avril

Le gouvernement a donc adopté vendredi en Conseil des ministres de nouvelles mesures anti-Covid pour la période allant du lundi 15 mars au 6 avril. Les régions enregistrant un nombre supérieur à 250 nouveaux cas par semaine passeront automatiquement en zone rouge, niveau le plus élevé de risque et correspondant aux restrictions les plus drastiques.

Le classement en zone rouge, selon le code de couleurs en vigueur depuis plusieurs mois, entraîne la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités, ainsi que des bars et des restaurants sauf pour la vente à emporter. Les déplacements sont limités aux impératifs de travail, à l’achat de produits de première nécessité et aux urgences de santé.

Nino Cartabellotta, président du cabinet de recherche sur la santé GIMBE, avait déjà averti jeudi que dans plus de la moitié des 20 régions italiennes, les hôpitaux et surtout les unités de soins intensifs sont déjà saturés” et les hospitalisations ou interventions non-Covid ont été déprogrammées.

Un poids économique et psychologique

En fonction des nouvelles règles décidées vendredi, les grandes régions du nord – Lombardie, Piémont, Vénétie, Emilie-Romagne –, ainsi que la région de Rome et la Calabre, devraient passer en zone rouge, rejoignant ainsi les régions méridionales de la Campanie, la Basilicate et le Molise. En outre, pour le week-end de Pâques, toute la péninsule sera d’office classée en “rouge”.

“J’ai conscience que ces mesures auront des conséquences sur l’éducation des enfants, sur l’économie et notre état psychologique à tous”, a reconnu Mario Draghi. Selon un sondage publié le week-end dernier par le quotidien Il Corriere Della Sera, 44 % des Italiens y sont favorables, contre 30 % seulement deux semaines plus tôt. Ces nouvelles restrictions sévères à l’échelle nationale sont un nouveau coup dur pour la troisième économie de la zone euro, plongée dans une grave récession par le confinement en 2020.

La pandémie a fait basculer un million de personnes supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté en 2020, selon une enquête de l’Institut national des statistiques. Le nombre de pauvres est passé à 5,6 millions, soit 9,4 % de la population contre 7,7 % en 2019, atteignant un record depuis 15 ans. Mario Draghi a d’ailleurs annoncé vendredi qu’il prendrait dès la semaine prochaine de nouvelles “mesures de soutien à l’économie” et un “financement plus important des instruments de lutte contre la pauvreté afin de soutenir les ‘nouveaux pauvres'”.

L’Italie a lancé son plan de vaccination sur les chapeaux de roues fin décembre, mais les livraisons sont depuis ralenties et seulement 1,8 million de personnes sur 60 millions ont reçu jusqu’ici les deux doses de vaccin nécessaires pour être immunisées.

Konbini news avec AFP