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Européennes : Loiseau plombée par sa présence sur une liste d’extrême droite

Européennes : Loiseau plombée par sa présence sur une liste d’extrême droite

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Par Konbini News

Publié le

Elle explique ne pas avoir "perçu" la couleur politique de cette liste tandis qu'elle préparait l'ENA à Sciences Po.

À un mois des élections européennes, la tête de liste LREM Nathalie Loiseau est aujourd’hui rattrapée par sa présence sur une liste d’extrême droite en 1984, lorsqu’elle était étudiante à Sciences Po Paris. “Une vraie connerie”, a réagi mardi l’ex-ministre chargée des Affaires européennes, pour tenter d’éteindre l’incendie.

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L’étincelle est partie d’un article de Mediapart mis en ligne la veille. Selon les informations du site d’investigation, lors d’élections dans la grande école parisienne en 1984, Nathalie Loiseau apparaissait sur la liste “commission paritaire” de l’Union des étudiants de droite (UED), syndicat né sur les cendres du GUD (Groupe union défense, syndicat étudiant d’extrême droite aujourd’hui dissout). Elle portait alors encore son nom de jeune fille (Nathalie Ducoulombier).

“Erreur de jeunesse”

Face à la volée de critiques immédiates de l’opposition, l’ancienne ministre des Affaires européennes, dont la liste se présente pour le scrutin européen du 26 mai à la tête du combat contre l’extrême droite, a dit “regrette[r] d’avoir été associée à ces gens-là”.

Soulignant avoir “complètement oublié cet épisode“, elle a reconnu auprès de Mediapart avoir “dit oui” lorsqu’on l’avait “approchée pour participer à une liste qui voulait accentuer le pluralisme à Sciences Po, alors quasi inexistant, et qui cherchait des femmes”.

“Si ceux qui étaient sur la liste avaient un agenda extrémiste, je ne les ai pas fréquentés, je ne l’ai pas perçu, et si c’est le cas c’est une erreur. Si j’avais identifié des membres du GUD sur cette liste, évidemment que je n’aurais pas accepté d’y figurer”, a-t-elle ajouté.

Au final, “une vraie connerie”, une “erreur de jeunesse”, a-t-elle estimé sur franceinfo mardi matin, en soulignant que “(son) combat en politique, cela a toujours été de combattre l’extrême droite”.

“Le contraire de mon engagement”

“Joli climat d’inquisition”, a-t-elle aussi attaqué dans un post Facebook en ciblant le patron de Mediapart, Edwy Plenel : “Avoir été gaulliste à 20 ans plutôt que maoïste, soutien du terrorisme palestinien et des khmers rouges, c’est insupportable à Edwy Plenel”, a-t-elle écrit en allusion au passé d’extrême gauche du journaliste.

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Mardi, Nathalie Loiseau a reçu un soutien inattendu émanent du compte Twitter de Jean-Luc Mélenchon. “Madame Nathalie Loiseau a le droit de changer d’avis. Plenel sait bien que ça peut arriver, lui qui a embauché le chef de la fraction armée rouge en Argentine Paulo Paranagua”, était-il écrit sur la page officielle du leader de la France insoumise.

Un tweet supprimé depuis. Le responsable de la communication sur les réseaux sociaux de Jean-Luc Mélenchon a en effet expliqué s’être mélangé les pinceaux, en voulant tweeter depuis son propre compte, et non celui de l’ancien candidat à la présidentielle.

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“On a le droit de changer d’avis, mais…”

“Nathalie, paye ta cotis’ !”, a ironisé de son côté Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement national, invité du groupe Nice Matin. “Cela démontre surtout l’imposture autour de ces gens”, a-t-il ajouté.

Ancien président du GUD, Frédéric Châtillon y est aussi allé de son tweet caustique.

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Autre ambiance côté Les Républicains. “Je ne lui en ferai pas le reproche, je crois que chacun peut avoir son itinéraire”, a estimé François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains, lui-même cible ces derniers mois de critiques pour son profil conservateur et ses engagements passés.

“Mais ça oblige à un peu d’humilité et à un peu de simplicité”, a-t-il glissé, en critiquant Nathalie Loiseau pour “cet espèce de discours moralisateur” consistant à opposer progressistes et populistes dans le cadre de la campagne.

“On a le droit de changer d’avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com’ autour de l’idée qu’elle constitue LE rempart face à l’extrême droite, ça fait drôle…”, a abondé la tête de liste PCF Ian Brossat.

“Rien de mieux ?”

Certains, comme Lydia Guirous, une des porte-parole de LR, ont aussi jugé peu crédible le fait que Nathalie Loiseau, étudiante de Sciences Po en “Prep ENA”, ne se soit pas intéressée davantage à la couleur politique de la liste sur laquelle elle était inscrite. Et Yannick Jadot, tête de liste EELV, lui a conseillé d'”assumer, (…) y compris sa part d’ombre”.

La République en marche, elle, a fait bloc autour de sa candidate. Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a salué une “femme d’honneur”.

Interrogé par l’AFP, l’entourage de Nathalie Loiseau a jugé “cette histoire (…) complètement tirée par les cheveux” et le délégué général du parti, Stanislas Guerini, a souligné sur Twitter qu’“il n’y a jamais eu la moindre ambiguïté sur son engagement” dans “la lutte contre l’extrême droite”.

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“Rien de mieux pour nuire à Nathalie Loiseau qu’une erreur d’aiguillage qui remonte à 35 ans ? Rassurant, non ?”, a enfin lâché le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre dans un tweet.

Konbini news avec AFP