Et si, dans un futur proche, les humains hibernaient comme les ours ?

Et si, dans un futur proche, les humains hibernaient comme les ours ?

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© Marcia Straub/Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

C'est l'objet d'études très sérieuses.

Passer des jours entiers sous la couette, ça fait rêver les plus apathiques d’entre nous. D’autant que, globalement, les Français manquent de sommeil. Une étude s’en alarmait encore en mars dernier, notre temps de récupération nocturne moyen étant passé sous le seuil des 7 heures recommandées.

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À toutes celles et ceux que ça inquiète, sachez que des chercheurs sont déterminés à percer le mystère de l’hibernation.

Prenons l’exemple de l’ours, qui fait l’objet d’études très sérieuses. Après avoir fait des réserves de graisse, ce dernier est capable d’hiberner pendant plus de 150 jours. Autant de temps pendant lequel l’animal ne mange pas ou ne fait pas ses besoins.

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Selon Slate, cela fait plusieurs années que des chercheurs s’intéressent à cette habilité qu’ont les ours à se mettre en veille. Depuis des dizaines d’années, les scientifiques sont à la recherche du “gène” de l’hibernation, avec l’idée de l’injecter à l’homme.

Selon une étude publiée en septembre par des chercheurs de l’université de Washington, il n’existe pas, comme le rapporte le New York Times.

Comme le détaille le quotidien, les scientifiques ont procédé à plusieurs prélèvements au niveau sanguin, du foie ou encore des muscles, de six grizzlis à trois moments différents de l’année. Ils ont ainsi découvert que contrairement à ce qu’on pourrait penser, les muscles des ours ne sont pas atrophiés par ces mois d’inactivité.

Grâce à ces prélèvements, ils ont aussi compris qu’il n’était pas possible d’isoler le “gène hibernation” pour l’injecter à l’homme.

“L’hibernation n’est pas un phénomène qui repose sur un seul facteur”, explique le Dr Jansen qui a participé à l’étude, interrogé par le New York Times.“Différents gènes entrent en jeu”, ajoute-t-il.

Mais pourquoi cela intéresse la science ?

Ces longues périodes d’hibernation intéressent particulièrement la recherche spatiale. Mettre les astronautes en veille permettrait de faciliter les longs trajets que nécessitent la plupart des voyages dans l’espace. L’idée a d’ailleurs déjà été portée à l’écran dans des films de science-fiction comme Passengers.

© Passengers/Sony Pictures Entertainment

Sans grande surprise, la Nasa s’intéresse donc depuis longtemps à cette question. Pour faire l’aller-retour sur Mars, on estime qu’il faut entre 3 et 5 ans. Hiberner permettrait d’économiser les ressources et les médicaments dont disposent les astronautes, en plus d’éviter de devenir fou pendant tous ces mois prisonniers d’un vaisseau…

L’Agence spatiale européenne (ESA) aussi est sur le coup. Reprenant des travaux existants, elle a imaginé à quoi ressemblerait ce voyage, rapporte le magazine Forbes. Les astronautes seraient donc placés dans des capsules plongées dans le noir et maintenues à basse température pendant quelque 180 jours.

Ils seraient plongés dans un état d’hibernation grâce à l’ingestion d’une pilule. Comme les ours, ils auraient accumulé, en amont, des réserves de graisse.

Selon les calculs de l’ASE, faire hiberner les astronautes permettrait de réduire la taille de l’appareil d’un tiers et donc de réduire la quantité de carburant nécessaire au trajet. Encore faut-il que le vaisseau soit autonome, n’ont pas manqué de faire remarquer plusieurs observateurs.

L’autre usage un peu plus proche de nous que l’on pourrait en faire, c’est la conservation des organes lors d’une greffe avant transplantation par exemple.