Et pendant ce temps : une femme transgenre a été brûlée vive en Indonésie

Et pendant ce temps : une femme transgenre a été brûlée vive en Indonésie

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© Solo Imaji / Barcroft Media via Getty Images / Barcroft Media via Getty Images)

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Par Clothilde Bru

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La police a identifié les coupables, mais il n'y aura pas de procès pour meurtre.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers l’Indonésie.

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Un incident d’une rare violence s’est produit samedi 4 avril à Cilicing, un quartier du nord de Jakarta en Indonésie. Une femme, Mia, a été tabassée puis brûlée vive par un groupe d’hommes près de son domicile. Âgée d’à peine plus de 40 ans, elle est morte le lendemain midi des suites de ses blessures, causées par les flammes.

Lundi 6 avril, le Jakarta Post mettait en cause les membres d’un gang qui ont pour habitude de patrouiller dans ce quartier. Selon les témoignages recueillis par le quotidien, ils accusaient Mia d’avoir volé le portefeuille et le téléphone d’un chauffeur de camion garé devant chez elle.

Selon un des amis de Mia, qui était présent lors de la scène, ce groupe d’hommes a commencé par chercher le portefeuille et le téléphone en question. Mais ils n’ont jamais pu mettre la main dessus.

“Je vais te cramer”

Ils ont alors commencé à tabasser Mia, puis deux d’entre eux l’ont aspergée de deux litres d’essence. Un de ses agresseurs l’a alors menacée : “Tu vas avouer ? Si t’avoue pas, je vais te cramer”, avant de mettre le feu à son corps. Depuis ce témoignage, la police a identifié six suspects dont trois ont été arrêtés. Néanmoins, aucun d’entre eux ne sera inquiété.

Mercredi 8 avril, la police indonésienne a déclaré qu’elle n’engagerait pas de poursuites pour meurtre, précise une dépêche de Reuters relayée par NBC News. Et d’ajouter que les suspects n’avaient “pas fait exprès” de brûler vive Mia. Ces derniers pourraient toutefois être inculpés pour violences physiques, un crime passible d’une peine maximale de 12 ans.

Selon Andreas Harsono, chercheur à Human Rights Watch interrogé par Reuters, cet incident révèle un climat de plus en plus hostile à l’encontre de la communauté LGBTQ+ en Indonésie.