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Et pendant ce temps : un mariage gay a été officialisé par erreur en Tunisie

Et pendant ce temps : un mariage gay a été officialisé par erreur en Tunisie

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© FETHI BELAID / AFP

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Par Clothilde Bru

Publié le

L'homosexualité y est toujours considérée comme un crime.

* Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers la Tunisie.

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En Tunisie, il est impossible de se marier lorsqu’on est homosexuel. Pire, l’homosexualité y est considérée comme un crime passible de trois ans de prison. En plus d’être sévèrement réprimée – les forces de l’ordre pratiquent encore la technique du test anal pour vérifier si une personne a été pénétrée – elle est jugée très sévèrement par la société.

“En Tunisie, l’homosexualité est vue comme une maladie mentale”, confiait Ali, un jeune Tunisien, à Slate en janvier dernier. Lui-même avouait s’être cru fou. C’est dans ce contexte très hostile qu’un mariage gay a pourtant été officialisé en Tunisie, le 24 avril dernier. Il s’agit d’une “erreur administrative”, rapporte Courrier international ce mercredi 6 mai.

L’inquiétude des époux

Il s’agit d’un couple franco-tunisien qui s’est marié en France. Interrogé par le blog tunisien Nawaat, Mounir Baatour, le président de Shams, une association de lutte pour les droits des LGBTQ, raconte :

“L’acte de mariage a été transmis par la mairie française au consulat de Tunisie. Ensuite, le consulat l’a transmis à la municipalité du lieu de naissance de l’époux tunisien qui l’a transcrit sur son acte de naissance.

Ce dernier est également l’avocat du couple et tient particulièrement à garder l’anonymat. L’époux tunisien a très “peur que sa famille apprenne qu’il est marié à un homme”, raconte-t-il.

C’est pourquoi l’avocat étudie aussi la possibilité de faire rayer la mention du mariage de l’acte de naissance, rapporte Nawaat. Quant à la commune en question, les époux préfèrent également la garder secrète. “La municipalité est trop petite, on risque de reconnaître l’époux tunisien”, explique Me Baatour.

Contacté par Nawaat, le ministre des Affaires locales a déclaré : “Si c’est vrai, sachez que c’est contraire à la loi. La législation française ne permet pas la reconnaissance du mariage homosexuel par les pays maghrébins. Il y a eu un précédent, une erreur commise par la municipalité de Tunis et elle a été rectifiée.”

Il y a donc tout lieu de penser que cette union ne garde pas très longtemps son statut de “premier mariage gay officialisé en Tunisie”.