Et pendant ce temps : on fera bientôt la guerre avec des armes écologiques

Et pendant ce temps : on fera bientôt la guerre avec des armes écologiques

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© Leif Skoogfors / Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Sous-marins à énergie solaire, lasers bas carbone... l'industrie de l'armement aussi fait son greenwashing.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers l’industrie de l’armement.

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Des “armes vertes”. C’est presque un oxymore. C’est en tout cas deux idées qui semblent difficiles à concilier. Pour autant, à en croire Vice UK qui y consacre une enquête, l’industrie de l’armement réfléchit aux modalités de sa transition écologique.

Après l’énergie, le transport ou encore la mode, le secteur de l’armement est en pleine mutation. Le média anglophone a en effet pu consulter des documents révélant les projets de grands armateurs face à l’urgence climatique.

Ainsi, le géant américain Lockheed Martin vient-il d’investir dans une société californienne, Ocean Aero, qui fabrique des sous-marins à énergie solaire. De même, Slate rapporte que son homologue Raytheon, le 6e plus gros revendeur militaire au monde, travaille à des lasers bas carbone. De son côté, le ministère de la Défense britannique souhaiterait réduire ses déchets, en recyclant les emballages des munitions.

Une industrie polluante

Tous ces changements ne sont qu’une manière d’anticiper. Ces entreprises ont compris que, tôt ou tard, les réglementations internationales pourraient sérieusement restreindre leur commerce, en s’attaquant à la production de combustibles fossiles ou aux émissions de gaz à effet de serre. C’est déjà le cas.

Quand on sait que l’armée américaine génère plus de CO2 que le Portugal ou la Suède, il est grand temps de revoir sa copie. D’ailleurs, l’armée américaine s’était penchée sur la question des munitions biodégradables dès 2017. Elle lançait alors un grand appel d’offres, afin de se fournir en munitions, balles ou encore cartouches capables de se dissoudre dans la terre ou dans l’eau au fil du temps, rappelle RTL.

D’un autre côté, la crise environnementale pourrait aussi bénéficier à l’industrie de l’armement, rappelle Vice. Ainsi, le géant français Thales aurait explicitement évoqué dans un rapport les “opportunités financières” dans le domaine de la “sécurité publique” que pourrait générer le réchauffement climatique, qu’il s’agisse d’appareils de prévision météorologique ou de nouveaux équipements pour venir en aide aux humanitaires : camions, navires…

La guerre pollue énormément. Elle laisse chaque année derrière elle des centaines de tonnes de métaux lourds. Comme le rappelle RTL, certains de ces vestiges polluent encore 50 ans plus tard au Vietnam.