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Et pendant ce temps : la polygamie n’est plus considérée comme un délit dans l’Utah

Et pendant ce temps : la polygamie n’est plus considérée comme un délit dans l’Utah

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Hugo1313 / Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Elle est désormais passible d'une simple amende de 750 dollars.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers les États-Unis.

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Être marié à plusieurs personnes n’est plus considéré comme un délit dans l’Utah. Votée en mars dernier, une loi rendant la polygamie passible d’une simple contravention est entrée en vigueur le 12 mai dernier, rapporte Slate.

Ce régime matrimonial peut désormais entraîner une amende de 750 dollars (un peu moins de 700 euros) et des travaux d’intérêt général, précise le New York Times. Ailleurs dans le pays, la polygamie est considérée comme un délit puni d’une peine d’emprisonnement. En France aussi, c’est interdit. Les contrevenants risquent 45 000 euros d’amende et une peine de prison, rappelle Capital.

Il faut évidemment que toutes les parties soient dans ce mariage de leur plein gré, rappelle le New York Times. Si cette union a été contractée en aillant recours à la contrainte, la force, la fraude ou toute autre menace physique, elle sera à nouveau considérée comme un délit.

Selon le journal américain, l’Utah est l’État des États-Unis avec la plus grande population polygame. Ce phénomène s’explique par la présence historique de l’Église mormone dans la région. Si elle a officiellement rompu avec cette pratique en 1890, la polygamie perdure dans certaines sectes fondamentalistes et autres groupes religieux qui ont fait sécession.

Libérer la parole

“Nous n’avons pas légalisé la bigamie”, s’est défendue la sénatrice Deidre M. Henderson qui soutient le texte. “Nous avons simplement dissipé la crainte que des polygames autrement respectueux des lois soient emprisonnés ou se voient retirer leurs enfants”, a-t-elle ajouté dans une intervention télévisée.

“La plupart de ceux qui vivent dans ces groupes et familles polygames fondamentalistes sont traités comme des objets, forcés à travailler sans salaire, échangés, contraints d’avoir des relations sexuelles non désirées et de donner naissance à des enfants dont ils ne peuvent pas s’occuper”, a déploré Sound Choices Coalition, une association qui comprend des femmes qui ont fui ces unions polygames, dans un communiqué.

Selon Deidre M. Henderson, rendre la polygamie passible de contravention, alors qu’elle constituait un délit, permettrait, au contraire, à la parole de se libérer. Les victimes d’abus n’auront plus peur d’aller en prison, si elles souhaitent témoigner. Pédophilie, agressions sexuelles, viols, escroqueries… Les violences qui ont lieu dans les communautés polygames sont rarement signalées, notamment parce que les familles ont peur d’être séparées ou emprisonnées.