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Et pendant ce temps : la dangerosité des coupes menstruelles mal portées pointée du doigt

Et pendant ce temps : la dangerosité des coupes menstruelles mal portées pointée du doigt

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© Gregory Lee / Getty Images

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Si certaines conditions d'utilisation strictes ne sont pas respectées, les conséquences peuvent être très graves.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers la dernière étude de la DGCCRF qui alerte sur les risques sanitaires liés à l’utilisation des coupes menstruelles.

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On connaît de mieux en mieux le risque de nocivité des tampons, un peu moins celui des coupes menstruelles, dites “cups”. Plus écologiques et moins chères que les protections hygiéniques plus classiques comme les serviettes ou les tampons, les cups ne sont toutefois pas sans risques, comme toutes les protections internes. 

En effet, le risque de développer un syndrome du choc toxique (SCT), une maladie due à une infection bactérienne au staphylocoque doré pouvant causer de graves complications allant jusqu’à l’amputation et même la mort, est lié aux conditions d’utilisation des protections internes.

C’est ce que rappelle une étude de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publiée par France Info. Mais l’enquête pointe surtout du doigt le manque d’informations présentes sur les produits, mettant en avant le fait que “l’information des utilisatrices sur les conditions de leur utilisation est généralement insuffisante, voire erronée, ce qui peut générer un risque grave de choc toxique”.

En effet, “les coupes menstruelles ne relèvent d’aucune réglementation spécifique”, mais “elles sont soumises aux dispositions du code de la consommation, en particulier l’obligation générale de sécurité”, rappelle l’étude, avant de poursuivre : “à cet égard, les fabricants doivent donc apporter une information claire et lisible aux utilisatrices pour leur permettre d’utiliser leurs coupes menstruelles en toute sécurité”.

Une information “disparate” et “rarement conforme”

Et malheureusement c’est encore loin d’être le cas. La DGCCRF a étudié 19 modèles de “cups” et les fabricants de cinq d’entre elles ont reçu un avertissement, les enjoignant à mieux préciser les conditions d’utilisation sur les notices de leurs produits. Premier point positif mis en lumière par l’étude : “aucune non-conformité n’a été mise en évidence concernant la composition des coupes”. Le problème réside donc dans le fait que “l’information des utilisatrices est disparate d’une marque à l’autre et est rarement conforme à l’intégralité des recommandations préconisées.”

Mais on relève un second élément encourageant : l’enquête de contrôle aurait “rapidement porté ses fruits” et abouti à “une prise de conscience des entreprises”. En effet, le rapport stipule que “des notices et des emballages ont été modifiés, parfois avant même qu’un avertissement n’ait été envoyé aux professionnels et un importateur de produits fabriqués hors de l’Union européenne a même préféré arrêter la commercialisation du produit”.

En janvier déjà, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait alerté de manière similaire sur les risques sanitaires encourus par les utilisatrices de cups. En conséquence, l’Anses recommandait que “chaque coupe menstruelle soit systématiquement vendue accompagnée d’une notice d’utilisation et de préconisations d’hygiène (durée de port, lavage, éventuelle désinfection, entre chaque utilisation pour les coupes menstruelles, etc.)”.

Pour rappel, pour utiliser une cup menstruelle sans prendre de risques, il ne faut pas la porter la nuit, ne jamais avoir eu de syndrome de choc toxique, la vider très régulièrement (toutes les 4 à 6 heures), ne pas la porter plus de 6 à 8 heures, la laver et se laver les mains à chaque fois qu’elle est manipulée et enfin, connaître les symptômes du syndrome du choc toxique afin de pouvoir appeler rapidement un médecin si cela était nécessaire.