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En grand danger, l’équipage du navire affrété par Banksy a enfin été secouru ce week-end

En grand danger, l’équipage du navire affrété par Banksy a enfin été secouru ce week-end

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Par Lise Lanot

Publié le

Le navire humanitaire ne pouvait plus avancer, avec plus de 250 personnes secourues et un mort à bord.

Nous vous l’annoncions la semaine dernière, le 18 août, un navire affrété par Banksy dans le plus grand secret et commandé par la militante allemande Pia Klemp quittait le port espagnol de Borriana, près de Valence. Après avoir sauvé 89 personnes, selon les informations du Guardian, le navire, baptisé “Louise Michel”, recherchait “un port maritime sûr pour débarquer les passagers ou les transférer sur un navire des gardes-côtes européens.”

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Malheureusement, dans la nuit de vendredi à samedi, après le sauvetage massif de 130 migrant·e·s à la dérive sur un canot pneumatique qui prenait l’eau, le navire humanitaire a lancé un appel à l’aide, a rapporté l’AFP. Des appels à l’aide restés longtemps ignorés : six heures se sont passées sans que les autorités européennes ne viennent leur porter assistance.

“Le Louise Michel a dû prendre le plus de personnes à bord pour que la situation reste stable. Un équipage de dix personnes est à bord, ainsi que 219 survivants sur un bateau de trente mètres de long. 33 personnes sont toujours sur un canot de sauvetage et il y a une personne décédée dans un sac mortuaire.” L’équipage a rapporté la situation sur Twitter.

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“Alerte, Louise Michel a porté assistance à 130 nouvelles personnes – dont beaucoup de femmes et d’enfants – et personne ne nous aide ! Nous arrivons à un état d’urgence. Nous avons besoin d’assistance immédiate. Nous protégeons 219 personnes et nous sommes un équipage de dix personnes. L’U[union] E[uropéenne], agissez maintenant !”

Plus tard :

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“Il y a déjà une personne morte sur le bateau. Les autres présentent des brûlures au carburant, ils sont restés des jours en mer et maintenant ils sont laissés-pour-compte dans une zone de recherche et de sauvetage de l’UE (!). Faites que ça ne devienne pas un décompte de morts. Faites votre travail. Secourez-les.”

Comme le précise l’équipage, le Louise Michel se trouvait dans “une zone de recherche et de secours” de l’Union européenne, ici, de l’État de Malte, un espace où les États ont obligation de porter assistance aux embarcations en difficulté :

“L’obligation de porter secours en mer est établie par le droit maritime international. Cette obligation s’applique à toute personne en danger dans la mer – qu’importe sa nationalité, la raison de son départ ou son statut légal. Tout marin sait cela par cœur. L’Union Européenne, vous ne respectez même pas vos propres lois”, a tweeté l’équipe.

Deux navires humanitaires sont intervenus

Selon le site Marinetraffic, le Louise Michel se trouvait samedi matin immobile en mer, à une centaine de kilomètres au sud-est de l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile. Face à l’absence de réaction des autorités, ce sont deux navires humanitaires qui sont venus porter secours au Louise Michel : un bateau de l’ONG allemande Sea-Watch (affrété avec Médecins sans frontières), ainsi que le navire Mare Ionio, envoyé par le collectif italien de gauche Mediterranea, depuis le port d’Augusta.

Mediterranea a également déploré l’absence de réponse de l’Italie ou de Malte face “au danger de mort imminent” encouru par les migrant·e·s. Hassiba Hadj-Sahraoui, chargée des questions humanitaires de MSF aux Pays-Bas, a dénoncé la “situation intenable” des navires humanitaires en Méditerranée. “Nous avons une clinique à bord du Sea-Watch 4 et on va voir comment on peut les aider. On pourra aussi peut-être prendre des migrants à bord, même si nous avons des procédures Covid à respecter”, a-t-elle déclaré.

© Sea-Watch

Samedi, les gardes-côtes italiens ont finalement annoncé avoir rejoint en Méditerranée le navire et avoir embarqué 49 migrant·e·s “fragiles” à bord d’un bateau de patrouille :

“Au vu de la dangerosité de la situation, les gardes-côtes ont envoyé sur place un bateau de patrouille depuis Lampedusa qui a embarqué les 49 personnes jugées les plus fragiles, dont 32 femmes, treize enfants et quatre hommes”, est-il indiqué dans un communiqué.

Dimanche, Banksy a publié une vidéo sur son compte Instagram, affirmant qu’il était bien le propriétaire du bateau, affrété parce que “les autorités européennes ignorent délibérément les appels à l’aide des ‘non-Européens'”. La vidéo se termine sur la phrase : “ALL Black Lives Matter”.

Konbini arts avec AFP.