Une femme tient son enfant à son arrivée au port de Malaga, après que le bateau gonflable à bord duquel elle voyageait a été secouru par les garde-côtes espagnols, le 23 septembre 2018. (© Jorge Guerrero/AFP)
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À l’approche des élections législatives anticipées qui se tiendront en Espagne le 28 avril prochain, le Parti populaire (PP) a évoqué une proposition de loi qui fait grandement réagir le pays.
Cette dernière, repérée par El País et relayée en France par L’Express, ferait en sorte de retarder l’expulsion des femmes enceintes immigrées et sans papiers si celles-ci acceptent de donner leur enfant à l’adoption. Après l’accouchement, elles pourraient être expulsées.
Cette proposition permettrait de lutter contre “l’hiver démographique” que connaît le pays et interviendrait dans le cadre d’une loi autour de la maternité, que le PP espère mettre en place s’il parvient à gagner les élections en avril.
Beaucoup d’internautes ont réagi à cette annonce, la rapprochant de l’affaire des bébés volés sous Franco. La maire de Barcelone, Ada Colau, s’est également indignée dans une publication sur Twitter, dénonçant une proposition “sexiste, raciste” et “classiste” :
“Il ne manquait plus qu’ils soient ravisseurs d’enfants. Fascistes. Chaque démocrate doit aller voter à la prochaine élection pour empêcher cette racaille d’arriver au pouvoir !”
Machistas. Racistas. Clasistas.
— Ada Colau (@AdaColau) 13 mars 2019
Sólo faltaba secuestradores de niños. Fascistas.
Toda persona demócrata debe votar en las próximas elecciones para impedir que esta gentuza pueda llegar al poder. https://t.co/MjxwUzGhhP
Face aux critiques, le parti a expliqué dans un communiqué que sa proposition avait mal été comprise, arguant : “Le président du Parti populaire, Pablo Casado, a garanti la confidentialité et les mêmes droits pour les femmes enceintes qui décident de faire adopter leur enfant, qu’elles soient régularisées ou non.”
Une version appuyée par le président du PP et député Pablo Casado. Dans une prise de parole, ce dernier a qualifié de “fake news” les accusations à son encontre, nié les faits et assuré être victime d’une tentative de ses opposants politiques de jeter le discrédit sur son parti à l’approche des élections :
“Ce que propose le parti pour essayer d’éviter les cas de bébés abandonnés, c’est que les femmes immigrées sans papiers qui décident librement de donner leur enfant à l’adoption, nous devons les protéger et assurer leur confidentialité.”
Lo que propone el PP para tratar de evitar casos de bebés abandonados es que a las mujeres inmigrantes sin papeles que decidan libremente entregar a su hijo en adopción, debemos protegerlas y garantizar su confidencialidad, como ya se está haciendo en algunas CC. AA. como Madrid. pic.twitter.com/H0iMf7Bw6e
— Pablo Casado Blanco (@pablocasado_) 14 mars 2019