En Espagne, le phénomène des “coronavirus baby-sitter” prend de l’ampleur

En Espagne, le phénomène des “coronavirus baby-sitter” prend de l’ampleur

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© Capture écran Mil annuncios

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Par Clothilde Bru

Publié le

Certains étudiants profitent de la fermeture des écoles.

L’épidémie de coronavirus touche désormais tous les pays de l’Union européenne. En Espagne, c’est 1 622 cas et 35 morts selon le dernier bilan communiqué mardi 10 mars à la mi-journée par le ministère de la Santé espagnol, précise Euronews. Ces derniers jours, la propagation du virus s’est accélérée, faisant de l’Espagne le troisième pays le plus touché en Europe, derrière l’Italie et la France.

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En conséquence, Madrid a pris des mesures drastiques. Les vols directs entre l’Italie et l’Espagne sont interdits, les manifestations sportives doivent se tenir à huis clos et les entreprises doivent permettre à leurs employés de faire du télétravail. 

En Espagne comme ailleurs, lorsqu’un nouveau foyer de cas est détecté, on ferme généralement les écoles, laissant les parents qui eux, vont encore au travail, avec les enfants sur les bras.

Comment est-ce qu’on fait, nous, les parents ?, s’insurge Toni, habitant de Madrid interrogé par Euronews. “On confie nos enfants à leurs grands-parents ? Ben non, on ne peut pas prendre ce risque”, ajoute-t-il.

Les seniors sont particulièrement vulnérables au Covid-19, alors que pour les enfants, ce dernier est bénin pour des raisons que les scientifiques cherchent encore à éclaircir.

En Espagne, plusieurs régions sont concernées par des fermetures d’universités et d’écoles : Madrid, la Rioja, le Pays basque et la Catalogne, précise Libération

1,5 million d’élèves obligés de rester chez eux

Le quotidien estime que 1,5 million d’élèves doivent rester chez eux. C’est ainsi qu’est en train d’émerger le phénomène des “coronavirus baby-sitter”, faisant le lien entre tous ces étudiants contraints de quitter les bancs de l’école, et tous ces parents qui ne savent que faire de leurs enfants.

Selon Libération, les mesures de confinement ont entraîné “une avalanche d’offres d’étudiants intitulées ‘coronavirus baby-sitters’.” Effectivement, sur le site Mil anuncios, l’équivalent du Bon coin en Espagne, sous la mention “garde d’enfants coronavirus“, les annonces sont légion.

“À cause du coronavirus, ils ont fermé les écoles… et pour beaucoup de parents, c’est une complication supplémentaire. C’est la raison pour laquelle je suis dans l’obligation de proposer mes services de baby-sitter”, détaille une étudiante de 21 ans, en 3e année d’études supérieures, dans sa petite annonce.

Elle propose ses services dans la région de Madrid, où se trouve le foyer le plus important de l’épidémie. La moitié des cas recensés en Espagne se concentre à cet endroit, rappelle Libération. Ses tarifs ? 10 euros de l’heure, 50 euros la matinée. 

Il y a aussi Alberto, 19 ans, étudiant en droit, ou encore cette étudiante qui ne signe pas mais explique que sa démarche est liée à son impossibilité de se rendre en classe à cause du coronavirus. 

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Depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre dernier, 118 554 cas d’infection ont été recensés dans 110 pays et territoires, causant la mort de 4 281 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi 11 mars.