Empoisonnée au GHB dans un bar, Lisa témoigne : “Je sentais mon corps partir”

Empoisonnée au GHB dans un bar, Lisa témoigne : “Je sentais mon corps partir”

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Par Constance Derouin

Publié le

À l’image de dizaine de victimes, le verre de Lisa a été empoisonné. Des effets physiques aux démarches judiciaires, elle raconte.

Depuis l’été, les témoignages d’empoisonnement lors de soirées affluent sur les réseaux sociaux. Chaque semaine, de nouveaux établissements de nuit sont répertoriés sous le hashtag #BalanceTonBar, après le signalement par une victime d’un empoisonnement, via sa boisson. Lisa est l’une d’entre elles : au début du mois de novembre, elle a subi un empoisonnement, alors accompagnée d’amis dans un bar.

Un acronyme rassemble ces témoignages : GHB, pour “acide gamma-hydroxybutyrique”, un puissant anesthésiant. Pourtant, le GHB est loin d’être la première drogue retrouvée dans l’organisme des personnes empoisonnées en sortie nocturne. Une des causes : sa trace dans le sang ou les urines se dissipe au bout de quelques heures, ne permettant pas de prouver assez vite la présence de la drogue dans l’organisme. Si “GHB” apparaît donc au fil des témoignages, c’est parce que la substance est surnommée “drogue du violeur”, en raison de son utilisation afin de soumettre chimiquement les victimes.

D’autres substances sont donc plus fréquemment impliquées (anxiolytiques, somnifères…). La palette d’effets est aussi large que le nombre de produits utilisés : amnésies, nausées, pertes de connaissance, maux de tête, hallucinations…

Si à l’heure actuelle, aucun indicateur ne permet de prouver qu’il y a une recrudescence d’empoisonnements lors d’événements nocturnes, c’est plutôt la libération de la parole autour de ces agressions qui visibilise ces agissements.

Lisa elle-même reconnaît avoir porté plainte et effectué les démarches rapidement grâce aux témoignages découverts sur les réseaux sociaux. Deux ans auparavant, sans connaissance de ces mécanismes d’agression, la jeune femme, déjà empoisonnée, n’avait pas compris son état physique et n’avait alors pas envisagé qu’il puisse s’agir d’une soumission chimique.

Aujourd’hui, la jeune femme questionne les outils mis en place pour endiguer les agressions chimiques. Le vernis, comme la capote de verre ou la vigilance accrue de son verre en soirée viennent simplement contourner la menace sans mesure réelle.