Écriture inclusive : 60 députés veulent l’interdire dans certains cas

Écriture inclusive : 60 députés veulent l’interdire dans certains cas

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Image d’illustration. © Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM/REUTERS

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Par Astrid Van Laer

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Pour ces élus, l’écriture inclusive ne doit pas apparaître dans les documents administratifs car elle "brouille les messages".

Une soixantaine de députés, issus de la majorité et de l’opposition LR principalement, appellent à “interdire l’écriture inclusive dans les documents administratifs” et pour les personnes morales chargées d’une mission de service public, selon une proposition de loi transmise à l’Assemblée mercredi.

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Son auteur, l’élu LREM François Jolivet, décrit l’écriture inclusive comme un choix “personnel et militant” et “en rien majoritaire”, qui “brouille les messages” et “complexifie l’apprentissage de la langue française”.

“D’ailleurs, les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d’écriture”, ajoute-t-il dans l’exposé des motifs de sa proposition de loi, cosignée notamment par la présidente déléguée du groupe LREM Aurore Bergé et la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale Annie Genevard.

Avec ce texte, à la portée surtout symbolique à ce stade, François Jolivet veut surtout “alimenter le débat, sensibiliser et inciter les ministères à prendre des circulaires à l’instar d’Édouard Philippe en 2017”, indique le député à l’AFP.

L’apparition de “mots nouveaux” dans des “publications parfois officielles”

Dans une circulaire du 21 novembre 2017 sur “les règles de féminisation”, l’ex-Premier ministre Édouard Philippe avait “invité” ses ministres, “en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive”.

François Jolivet s’inquiète de l’apparition de “mots nouveaux” dans des “publications parfois officielles” comme “iels” pour “ils/elles”, “toustes” pour “tous/toutes” ou “celleux” pour “celles/ceux”. Sa proposition de loi vise donc à interdire l’écriture inclusive “dans les documents administratifs” et pour les “organismes et personnes chargés d’une mission de service public”. 

Les promoteurs de l’écriture inclusive y voient un moyen de lutter pour l’égalité femmes/hommes. Outre l’utilisation de mots “neutres”, elle préconise d’user à la fois du féminin et du masculin quand on s’adresse aux hommes et aux femmes, et remet en cause la règle d’accord de la langue française selon laquelle, au pluriel, “le masculin l’emporte sur le féminin”.

Elle se traduit notamment par des graphies comme “les député·e·s” ou “les électeur·rice·s” ou par une règle d’accord avec le sujet le plus proche, par exemple “Louis et Louise sont belles”.

Konbini news avec AFP