Cyberharcèlement de Mila : des peines de 4 à 6 mois de prison avec sursis pour 11 prévenus

Cyberharcèlement de Mila : des peines de 4 à 6 mois de prison avec sursis pour 11 prévenus

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Mila, le 7 juillet 2021 à Paris. © Raphael Lafargue/abacapress.com

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Par Astrid Van Laer

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Un autre prévenu a bénéficié d’un vice de procédure et un dernier a été relaxé faute de preuves.

Mercredi, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines de quatre à six mois de prison avec sursis contre 11 jeunes gens jugés pour avoir participé au cyberharcèlement de Mila, après la publication par l’adolescente d’une vidéo polémique sur l’islam. Un autre prévenu a bénéficié d’un vice de procédure et un dernier a été relaxé faute de preuves. “On a gagné et on gagnera encore. Je ne veux plus jamais qu’on fasse culpabiliser les victimes”, a affirmé Mila à la sortie du tribunal.

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Plusieurs prévenus ont été condamnés en outre à verser à la jeune femme la somme de 1 500 euros en raison des souffrances qu’elle a endurées et à 1 000 euros chacun pour les frais d’avocats. “Nous vous considérons comme responsables des dommages causés à Mila”, a souligné le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert, en rendant son jugement.

“Le réseau social, c’est la rue. Quand vous croisez quelqu’un dans la rue, on s’interdirait d’insulter quelqu’un, de le menacer, de se moquer. Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux”, a insisté le magistrat.

“100 000 messages” haineux

À l’audience, le parquet avait requis des peines de prison avec sursis contre douze des prévenus et sollicité la relaxe d’un treizième. Les onze jeunes gens condamnés, âgés de 18 à 29 ans, étaient jugés pour avoir diffusé quelques-uns des milliers de messages de haine et menaces de mort contre Mila.

L’adolescente, alors âgée de 16 ans et demi, avait en janvier 2020 répondu à des injures sur les réseaux sociaux sur son orientation sexuelle par le biais d’une vidéo véhémente sur l’islam mais “dans les strictes limites” de la liberté d’expression, selon le procureur. Cible d’un “raz-de-marée de haine”, Mila avait été contrainte de quitter son lycée et de vivre sous protection policière.

Elle s’était attiré une nouvelle salve de menaces après la publication d’une seconde vidéo polémique, le 14 novembre, dans laquelle elle lançait : “Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s’il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, je ne les ai toujours pas sortis.” En tout, selon son avocat Richard Malka, Mila a reçu quelque “100 000 messages” haineux.

Konbini news avec AFP