Covid : les tests salivaires made in France et grand public pourraient bientôt débarquer

Covid : les tests salivaires made in France et grand public pourraient bientôt débarquer

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(c) CNRS

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Par Benjamin Bruel

Publié le

Les tests salivaires pourraient apporter une solution de dépistage alternative et venir renforcer la lutte contre le virus.

“Testez, testez, testez. Testez tous les cas suspects.”

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C’était le mot d’ordre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars dernier, au début de la pandémie mondiale qui continue de nous frapper durement. En septembre, cinq mois plus tard, la France a finalement dépassé le chiffre symbolique du million de tests par semaine.

Pourtant, ces tests de diagnostic PCR, par voie nasale, posent encore de nombreux problèmes. La saturation des laboratoires d’analyse entraîne des délais d’attente de plusieurs jours, tout comme les files devant ces mêmes laboratoires forcent à patienter de longues heures avant de se faire dépister. Vient ensuite la question du délai de réception des résultats, souvent aléatoire et qui peut aller jusqu’à plusieurs jours. Enfin, le fait que ce test soit douloureux peut dissuader certaines personnes.

Test de référence en France depuis le début de l’épidémie, le PCR est concurrencé par d’autres méthodes qui cherchent à trouver des solutions à ces problèmes. Les tests salivaires sont de celles-ci.

EasyCov, une méthode plus simple ?

Le 18 septembre, la Haute Autorité de santé a rendu un premier avis positif sur ces tests, après plusieurs mois d’hésitation. Ceux-ci peuvent être utilisés dans le cadre du dépistage du coronavirus, mais uniquement chez des personnes présentant des symptômes.

Une solution “made in France” commence à pointer le bout de son nez. EasyCov, développé du côté de Montpellier conjointement par le CNRS et deux entreprises privées (Alcediag et SkillCell), présente des résultats encourageants pour son essai clinique, explique le centre de recherche.

Deux prélèvements, un salivaire et un par voie nasale, sont effectués sur chaque patient avant d’être ensuite comparés. Sur un panel de 220 sujets (non infectés, infectés symptomatiques ou asymptomatiques) testés au CHU de Montpellier, EasyCov a permis de repérer 87,5 % des personnes infectées.

“EasyCov est un test de terrain qui se réalise sans laboratoire et sans machine complexe à manœuvrer. Il peut être réalisé dans un très grand nombre d’endroits rapidement, puisque nous avons une réponse en 40 minutes”, explique Franck Molina, chercheur au CNRS, à Konbini Techno. Le CNRS souligne également les très rares faux positifs (seulement 0,6 %). Selon lui, EasyCov se retrouve dans la “fourchette haute des résultats obtenus avec les autres tests”.

Mais c’est surtout la facilité d’utilisation de la méthode que met en avant le chercheur. Avec un simple prélèvement de salive sous la langue avec une micropipette, le test est réalisé en quelques minutes. Les résultats du diagnostic sont délivrés en 40 minutes – contre 60 lors des premiers essais en juin. “Au lieu d’avoir peu de points de tests avec de longues queues, on a beaucoup de tests avec de courtes queues. On peut le faire de manière récurrente, en positionner à l’entrer des Ephad, des lieux d’entraînements sportifs ou autres”, explique-t-il.

Les tests salivaires sont déjà utilisés dans d’autres pays européens et aux États-Unis. Au total, 720 personnes doivent être testées sur l’essai clinique EasyCov, dont les travaux seront soumis à un comité scientifique “prochainement”.

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