Covid-19 : la première exécution avec distanciation sociale va avoir lieu aux États-Unis

Covid-19 : la première exécution avec distanciation sociale va avoir lieu aux États-Unis

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Par Lila Blumberg

Publié le

La demande du report de l'exécution a été refusée à l'avocat.

Si plusieurs États américains ont, en raison de la pandémie de coronavirus, reporté les exécutions programmées, ce n’est pas le cas du Missouri, qui fait figure d’exception. C’est le seul État du pays qui entend maintenir les exécutions malgré la crise sanitaire mondiale, qui n’épargne pas les États-Unis.

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La première condamnation à mort depuis le début de la pandémie de Covid-19 est prévue pour le 19 mai. C’est Walter Barton, un homme de 64 ans, qui sera exécuté par injection létale. L’avocat de l’homme, condamné pour le meurtre d’une femme commis en 1991, a pourtant sollicité un report de l’exécution qui, selon lui, pourrait être dangereuse en raison du rassemblement de plusieurs personnes. La Cour suprême de l’État a rejeté cette demande.

Cette obstination à maintenir l’exécution interroge l’avocat qui aurait déclaré en février : “Le Missouri est sur le point de mettre à mort un homme réellement innocent.” En effet, suite à la découverte de nouvelles preuves concernant des projections de sang, des jurés du procès de Walter Barton, s’étant déroulé en 2006, auraient émis de nouveaux doutes sur la pertinence du verdict de l’époque.

De plus, l’avocat, dont le client passe probablement ses derniers jours dans le couloir de la mort, a expliqué qu’en raison de la pandémie de Covid-19, son travail sur ce dossier était terriblement ralenti. L’examen des preuves, les recherches d’anciens jurés sont rendues difficiles et ne lui offraient pas la célérité nécessaire pour mener à bien ses entretiens et l’avancée de ses recherches.

Une pétition avec plus de 5 000 signatures aurait été adressée au gouverneur du Missouri, le républicain Mike Parson, afin de lui demander de gracier le condamné, mais le bureau du gouverneur a fait savoir que la mise à mort serait maintenue. 

Un porte-parole de l’administration pénitentiaire a affirmé que des mesures sanitaires adaptées aux risques de propagation du coronavirus seraient prises avec un “plan de confinement viral robuste et des protocoles de sécurité stricts”. La température des personnes qui assisteront à l’exécution sera notamment prise à l’entrée de la prison.