Coronavirus : un juge interdit au Texas de suspendre les avortements pendant la crise

Coronavirus : un juge interdit au Texas de suspendre les avortements pendant la crise

Image :

Manifestation pro-choix devant la Cour Suprême à Washington, le 4 mars 2020. © Caroline Brehman/CQ-Roll Call, Inc via Getty Images

photo de profil

Par Astrid Van Laer

Publié le

Le procureur général du Texas a annoncé que l'État allait faire appel du jugement.

Lundi, un juge fédéral américain a suspendu la décision des autorités du Texas d’inclure les avortements dans la liste des opérations non urgentes interdites pendant la crise du nouveau coronavirus. Des décisions de justice similaires ont été prononcées dans deux États qui avaient pris la même mesure : l’Ohio et l’Alabama.

À voir aussi sur Konbini

“La Cour suprême des États-Unis s’est prononcée très clairement” en reconnaissant un droit des femmes à avorter tant que le fœtus n’est pas viable, a rappelé dans son jugement le juge Lee Yeakel.

“Ce tribunal ne va pas spéculer pour savoir si la Cour suprême a inclus en silence une ‘clause- sauf-en-état-d’urgence-nationale.’ Seule la Cour suprême peut restreindre la portée de ses décisions”, a-t-il ajouté, en gelant la décision texane, dans l’attente d’un examen de fond du dossier.

Comme d’autres États, le Texas a ordonné le report des interventions médicales non urgentes afin d’assurer la disponibilité des lits d’hôpitaux pour les malades du Covid-19 et des équipements de protection pour les soignants.

Jusqu’à 180 jours de prison et 1 000 euros d’amende

Mais, il y a une semaine, son procureur général a assuré que cet ordre s’appliquait également aux IVG, sauf en cas de danger pour la vie de la patiente. Depuis, quatre autres États conservateurs, l’Ohio, l’Iowa, l’Alabama et l’Oklahoma, lui ont emboîté le pas.

Dénonçant une manœuvre “idéologique”, les défenseurs du droit à l’avortement avaient saisi la justice en urgence pour bloquer la décision du Texas. D’autres recours ont été introduits lundi dans les autres États.

Face au risque de condamnations à des peines pouvant aller jusqu’à 180 jours de prison et 1 000 dollars d’amende, les cliniques du Texas avaient toutefois dû fermer leurs portes et, selon elles, une centaine de femmes n’ont pas pu avorter comme prévu la semaine dernière.

“C’est inquiétant et inacceptable que des États hostiles au droit à l’avortement exploitent la crise du coronavirus pour interdire les IVG”, a dénoncé Nancy Northup du Center for Reproductive Rights.

“L’avortement est un service médical urgent, qui ne peut pas être reporté”, a ajouté Alexis McGill Johnson de la puissante association Planned Parenthood, en soulignant qu’en temps de crise sanitaire, “les gens ont toujours des rapports sexuels” et ont “peut-être encore plus besoin” que d’habitude des services de planning familial.

Chargement du twitt...

L’affaire ne va pas en rester là : le Texas a l’intention de faire appel de la décision, a déclaré le procureur général.

Konbini news avec AFP