Coronavirus : “nous pouvons basculer à tout moment” avertit le Conseil scientifique

Coronavirus : “nous pouvons basculer à tout moment” avertit le Conseil scientifique

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© VALERY HACHE / AFP

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Par Lila Blumberg

Publié le

Une seconde vague de l'épidémie est très probable.

Dans l’insouciance de l’été et des vacances, la France n’est pas à l’abri d’une reprise incontrôlée de l’épidémie de Covid-19, avertit le Conseil scientifique qui guide le gouvernement, alors que les cas augmentent et que les restrictions se multiplient.

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“L’avenir de l’épidémie entre les mains des citoyens”

“Le virus circule de façon plus active, avec une perte accentuée des mesures de distanciation et des mesures barrières : l’équilibre est fragile et nous pouvons basculer à tout moment dans un scénario moins contrôlé, comme en Espagne, par exemple”, met en garde l’instance dans un nouvel avis rendu public mardi.

“L’avenir de l’épidémie à court terme est en grande partie entre les mains des citoyens”, qui doivent respecter les mesures barrières, poursuit le Conseil, selon qui “la France se trouve dans une situation contrôlée, mais fragile”.

Une seconde vague “hautement probable”

Au-delà de la situation à court terme, l’instance juge “hautement probable qu’une seconde vague épidémique soit observée à l’automne ou l’hiver”, comme elle l’avait déjà dit.

Ces dernières semaines, les autorités mettent en garde contre une possible aggravation de la situation, à la lumière d’indicateurs en hausse près de trois mois après la fin du confinement. La semaine du 20 au 26 juillet, le nombre de nouveaux cas confirmés en France a connu une augmentation importante, de 54 % (5 592 au total), et la barre des 1 000 nouveaux cas par jour a été dépassée, a souligné le 30 juillet l’agence sanitaire Santé publique France.

En outre, le nombre de patients atteints du Covid-19 hospitalisés en réanimation a augmenté de 13 cas depuis vendredi (384 au total), rompant avec la tendance à la baisse observée depuis avril, selon le dernier point quotidien de la Direction générale de la santé (DGS), diffusé lundi soir.

Face à ce constat, les autorités ont multiplié les mesures ces dernières semaines. Après l’obligation du port du masque dans les lieux clos, dont les commerces, le 20 juillet, le gouvernement a permis aux préfets de l’imposer également à l’extérieur, dans les endroits où ils le jugent nécessaire.

C’est notamment le cas dans plusieurs dizaines de communes de la Mayenne, département où le virus est particulièrement présent et dans certaines zones de Nice, Toulouse ou encore de la métropole lilloise.

Des “lenteurs” dans la stratégie du gouvernement

C’est également la ligne du Conseil scientifique : “La réponse à cette probable deuxième vague [à l’automne ou à l’hiver, ndlr] devra être différente de la réponse à la première.”

Le Conseil demande aux autorités de mettre en place des “plans de prévention”, axés notamment sur les vingt plus grandes métropoles : “Un confinement local plus ou moins important, en fonction de l’épidémie, doit faire l’objet d’une préparation dans ces zones à forte densité de population.”

Il déplore également des “lenteurs” dans la stratégie gouvernementale consistant à tester, tracer et isoler les cas positifs. Il préconise d’améliorer “l’accès aux tests” de dépistage, dont les délais sont actuellement trop longs en raison d’une forte demande.

“Il faut tester de façon plus rationnelle, en ciblant mieux [les régions les plus touchées, ndlr] et en allant très vite”, assure l’épidémiologiste Catherine Hill à l’AFP.

Konbini news avec AFP