N’en déplaise au préfet de l’Isère.
Fier de remettre la médaille de la @VilledeGrenoble à @CedricHerrou et aux citoyens qui l'accompagnent pour la justice et la dignité. Par tradition, Grenoble sait que les diasporas sont une chance. Ensemble, soyons prêts à relever défis de l'avenir. #Migrants pic.twitter.com/5629DPyzRz
— Éric Piolle (@EricPiolle) 28 mai 2018
Dans une France où le “délit de solidarité” existe, les Cédric Herrou sont des coupables aux yeux de la loi, mais pas de l’opinion publique.
Lundi 28 mai, le maire de Grenoble a remis une médaille à cet agriculteur des Alpes-Maritimes pour le récompenser de son action en faveur des réfugiés, qui lui a aussi valu d’être condamné en août dernier à quatre mois de prison avec sursis.
On lui reprochait d’avoir pris en stop des migrants de la ville italienne de Vintimille jusqu’en France en 2016. Quelques semaines plus tard il nous expliquait : “Pour moi, la nécessité, c’est d’aider les gens qui sont en bas de chez moi. C’est pas plus compliqué que ça.”
Le “délit de solidarité” fait référence dans le langage courant à l’article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui existe depuis 2012 : “Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation, ou le séjour irrégulier d’un étranger en France, sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros.”
Cet article a été vivement critiqué par les associations d’aide aux réfugiés entre autres. Plusieurs députés La République en marche s’étaient engagés à l’amender. L’assouplissement, voté en avril dernier par l’Assemblée nationale, prévoit des “exemptions” au délit de solidarité, insuffisantes pour le maire de Grenoble (Europe Écologie Les Verts) Éric Piolle, qui en a profité pour interpeller le procureur de la République sur Twitter.
M. le Procureur de la République, je vous écris ce jour puisque la solidarité envers les éxilé.e.s reste un délit. Forte de sa politique d'accueil et d'aide, la Ville de Grenoble enfreint l'article L 622-1 du CESEDA. Condamnez-moi. #migrants #3DeBriancon #DelinquantSolidaire pic.twitter.com/8HdBVnfzEr
— Éric Piolle (@EricPiolle) 28 mai 2018