Réduit de 5 euros l’année dernière, le montant des aides personnalisées au logement ne sera finalement pas revalorisé en octobre.
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Le sujet des aides personnalisées au logement (APL), c’est un peu la bête noire de ce gouvernement. La décision d’en baisser le montant l’année dernière avait notamment déclenché l’ire de nombreux étudiants, qui auraient du mal à payer leur studio sans cette aide financière.
Aussi, le gouvernement avait-il certainement espéré que cette petite mesure glissée dans le budget 2018 passerait inaperçue. C’était sans compter l’abnégation de Manuel Domergue, directeur des études de la fondation Abbé Pierre, qui en a épluché la centaine de pages.
En fait, il recommence la même chose cette année, mais de manière moins visible. Explication : le budget 2018 prévoit qu’au 1er octobre les APL ne seront plus indexées sur l’indice de révision des loyers (= l’indice des prix à la consommation hors tabac et loyer).
— Manuel Domergue (@Manuel_Domergue) 14 juin 2018
Normalement, les APL – d’un montant de 260 euros en moyenne selon le calcul de BFMTV – sont revalorisées chaque année au mois d’octobre en fonction de l’inflation moyenne des douze derniers mois. Si ce système avait été appliqué cette année, il aurait permis aux allocataires de toucher environ 4,68 euros supplémentaires, soit presque 5 euros.
Ironie du sort, vous en conviendrez, quand on se souvient du tollé déclenché en juillet dernier par la baisse de 5 euros des APL. Le tweet de cette jeune femme, qui avait démontré en une photo que 5 euros, ce n’est pas rien lorsqu’on est étudiant, avait particulièrement marqué les esprits
5€ dans le budget d'un étudiant ? #APL pic.twitter.com/xmKl6042Cr
— Merry Laballe ✏ (@MerryLaballe) 24 juillet 2017
Emmanuel Macron en personne aurait déclaré en off que cette mesure “était une connerie sans nom !” Pourtant, l’État semble continuer de penser qu’il y a de l’argent à récupérer sur les APL. Selon Manuel Domergue, interrogé par Ouest-France, il réalise ainsi une économie de 300 millions.
“Il ne s’agit pas d’une baisse […] mais d’une non-augmentation”, s’est défendu le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, dans Le Parisien. Signe de l’impopularité de la mesure, plusieurs voix se sont élevées à gauche comme à droite pour dénoncer ce nouveau coup de rabot.
Après avoir supprimé 5 euros des #APL en 2017, #Macron décide de ne pas les revaloriser en 2018. Le #PrésidentDesRiches est aussi l’ennemi des pauvres.
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) 20 juin 2018
Encore un pognon de dingue dont vous ne verrez plus la couleur : nouvelle baisse des #APL. Le logement n’est pas la priorité d’un Macron tout entier tourné vers les plus privilégiés ! https://t.co/cFAOWhSD2I
— Florian Philippot (@f_philippot) 20 juin 2018