AgroParisTech saisit la justice après une enquête interne faisant état de 17 viols

AgroParisTech saisit la justice après une enquête interne faisant état de 17 viols

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© Martin Noda / Hans Lucas via Reuters Connect

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Par Eve Chenu

Publié le

Des témoignages qui font écho à d’autres accusations de violences sexuelles, dans plusieurs grandes écoles.

L’école d’ingénieurs AgroParisTech a indiqué mardi avoir saisi la justice après qu’une enquête interne auprès de ses étudiants a fait état de 17 cas de viols et de dizaines d’agressions sexuelles parmi ses élèves, qui font écho à d’autres accusations de violences sexuelles dans plusieurs grandes écoles.

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Cette enquête, menée en décembre par la Cellule de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis), une association étudiante, auprès de l’ensemble de la communauté étudiante de l’école (970 étudiants, de la première année au doctorat), dresse un bilan “alarmant”, selon cette cellule.

Sur 566 réponses complètes, 526 cas de comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle (sans contact physique) ont été recensés. 141 répondants ont déclaré avoir été victimes d’agressions sexuelles et 17 de viols (dans 16 cas des femmes et un cas une personne non binaire).

“L’ampleur de ces violences est intolérable”, a déclaré à l’AFP Laurent Buisson, le directeur général d’AgroParisTech, qui a précisé avoir reçu le rapport définitif de la cellule étudiante dimanche, et avoir “signé un courrier à la procureure de la République [lundi].

“Pour la période couverte par cette enquête, c’est-à-dire les quatre dernières promotions, nous savions déjà qu’il y avait eu des affaires. Il y avait eu deux saisines de la section disciplinaire, avec des sanctions, et des signalements au procureur de la République. Mais là, ce dont on a pris la mesure, c’est le nombre d’affaires qui ne nous ont pas été signalées”, a-t-il ajouté.

Au total, 76 % des situations de violences sexuelles avec contact physique ont été subies par des femmes, et 58,8 % ont eu pour auteurs des hommes.

“Au-delà du travail important engagé depuis 2019”, l’école va “déployer un plan d’action à la rentrée”, a déclaré Laurent Buisson. “On va chercher à avoir des référents externes à l’école, on va chercher des partenariats avec des associations ou des prestataires”, notamment pour “assurer la présence dans les événements festifs” et mener des “enquêtes annuelles”, a-t-il ajouté.

La justice a récemment ouvert plusieurs enquêtes concernant des accusations de violences sexuelles au sein de prestigieuses grandes écoles. En avril, une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles était ouverte par le parquet d’Évry à la suite d’un questionnaire interne de l’école Polytechnique révélant l’ampleur de ces faits au sein de l’établissement.

En octobre, une autre enquête avait été ouverte après des révélations visant CentraleSupélec. Une étude interne y avait fait état d’une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles ou viols pendant l’année universitaire.

Konbini news avec AFP