Affaire du petit Grégory : de nouveaux rebondissements 36 ans après les faits

Affaire du petit Grégory : de nouveaux rebondissements 36 ans après les faits

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Charles Caratini/Sygma via Getty Images

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Par Pauline Ferrari

Publié le

La cour d’appel a annulé la garde à vue de Murielle Bolle. Ses déclarations avaient fait basculer l’enquête Grégory Villemin.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire judiciaire de la mort du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984. La cour d’appel de Paris a annulé ce jeudi la garde à vue de Murielle Bolle, 15 ans au moment des faits, a-t-on appris auprès de son avocat et de sources judiciaires.

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Placée en garde à vue quelques jours après la mort de Grégory Villemin, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère, Bernard Laroche, d’avoir kidnappé le garçonnet en sa présence. L’adolescente avait ensuite répété ses propos devant le juge d’instruction, avant de se rétracter quelques jours plus tard en dénonçant la pression des gendarmes. Elle n’a depuis cessé de clamer l’innocence de Bernard Laroche, abattu par le père de Grégory, Jean-Marie Villemin, en 1985.

Vers une annulation des déclarations de Murielle Bolle ? 

En février, la Cour de cassation avait ouvert la voie à cette annulation, estimant que la garde à vue de l’adolescente avait été effectuée en application de dispositions “inconstitutionnelles” de l’ordonnance de 1945 sur “l’enfance délinquante”, et avait renvoyé devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris cette partie du dossier. “Globalement, nous sommes satisfaits de la décision qui a été rendue“, a déclaré à des journalistes Me Jean-Paul Teissonnière, avocat de Mme Bolle. Du côté des parents du petit Grégory, “l’important pour Jean-Marie et Christine Villemin, c’est que l’enquête puisse se poursuivre“, a réagi de son côté auprès de l’AFP leur avocat, Me François Saint-Pierre.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel n’a en revanche pas annulé les déclarations que l’adolescente, alors âgée de 15 ans, avait faites aux gendarmes avant le début officiel de cette garde à vue, ni son interrogatoire devant le juge Jean-Michel Lambert quelques jours plus tard. “La Cour d’appel n’a annulé que les déclarations de Murielle Bolle tenues en garde à vue et a maintenu au dossier celles qu’elle avait tenues avant cette garde à vue“, a expliqué Me François Saint-Pierre. “Or, dans cette audition de témoin assisté, Murielle Bolle a livré aux gendarmes l’intégralité du récit de l’enlèvement de Grégory par Bernard Laroche, c’est l’essentiel“, soutient l’avocat de la famille. 

36 ans après les faits, qui trouvera le meurtrier du petit Grégory ? 

Cette décision de la justice pourrait-elle relancer l’affaire, maintenue au point mort depuis des années ? Pour l’avocat de Murielle Bolle, interrogé par 20 Minutes, cette décision est “purement symbolique” et les déclarations de sa cliente ne seraient qu’un “aspect secondaire” du dossier. La vérité serait-elle ailleurs ? 

En 2017, le couple Jacob, respectivement grand-oncle et grand-tante du petit Grégory, avaient été mis en examen pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”, avant que celle-ci soit annulée. Entre-temps, le premier juge d’instruction de l’affaire, Jean-Michel Lambert, accusé d’avoir bloqué l’enquête, s’est suicidé à l’âge de 65 ans. Le succès de la récente série documentaire de Netflix sur l’affaire du petit Grégory avait relancé les spéculations sur l’identité du corbeau ainsi que du meurtrier du jeune garçon. 

Konbini news avec l’AFP