Violences à la faculté de Montpellier : la défense douteuse d’un des professeurs mis en cause

Violences à la faculté de Montpellier : la défense douteuse d’un des professeurs mis en cause

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Par Clothilde Bru

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Plusieurs témoignages désignent un des professeurs de la faculté de droit de Montpellier, qui a donné sa version des faits.

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“Je n’ai pas l’habitude, lorsque je suis agressé, de rester passif”, la stratégie choisie par Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de Montpellier, a de quoi surprendre. Depuis plusieurs jours, il est mis en cause plus ou moins directement, par plusieurs étudiants, dans les violences qui ont émaillé l’évacuation de la faculté montpelliéraine la semaine dernière.

Dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mars, des hommes encagoulés et armés de bouts de bois et de tasers ont violemment délogé les étudiants qui occupaient l’université du centre de Montpellier, pour protester contre la réforme de la procédure d’admission à l’université.

À mesure que l’enquête avance, plusieurs témoignages pointent du doigt l’implication d’un certain Jean-Luc Coronel de Boissezon. Selon Libération, le nom du professeur d’histoire du droit est d’abord apparu sur un site Internet antifasciste montpelliérain, avant d’être retiré. Puis on l’a retrouvé à une faute d’orthographe près, sur le fronton du rectorat en face de la faculté.

Rapidement désigné comme le commanditaire de l’évacuation, le doyen de l’université Philippe Pétel avait démenti toute implication, avant de démissionner le week-end dernier. Il a toutefois reconnu qu’il était “possible” qu’un professeur de droit ait été présent parmi les cagoulés.

Le doyen et un professeur placés en garde à vue

Mercredi 28 mars, Philippe Pétel a finalement été placé en garde à vue avec un professeur, a appris l’AFP de sources judiciaires, sans que l’on sache encore s’il s’agit de Jean-Luc Coronel de Boissezon.

Interrogé par Libération, un étudiant qui souhaite garder l’anonymat a désigné nommément Jean-Luc Coronel de Boissezon : “Il n’était pas cagoulé, il avait des gants, il s’est précipité en bas de l’amphi avec d’autres personnes et s’en est pris à une fille recroquevillée, sur l’estrade.”

Ce témoignage a été corroboré par celui d’Octave, étudiant dans une autre faculté de Montpellier qui était aussi présente la nuit de l’incident : “J’ai vu de Boissezon, il a tapé un de mes copains dans l’amphi. Je l’ai reconnu parce qu’il était présent à l’Assemblée générale du mercredi”, la veille des événements.

Plusieurs étudiants évoquent un agresseur ganté. Dans des images filmées quelques minutes avant l’affrontement, on peut voir le professeur Coronel de Boissezon porter des gants. Interrogé par Libération, ce dernier reconnaît qu’il était présent dans l’amphithéâtre au moment des faits.

“Si j’étais bien présent dans l’amphithéâtre de ma faculté ce soir-là pour veiller sur nos locaux, nos étudiants et nos collègues présents, je n’étais évidemment pas cagoulé et donc parfaitement identifiable de mon plein gré.”

Deux enquêtes sont en cours pour déterminer ce qu’il s’est passé. La première est diligentée par l’inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR). La seconde est menée par le parquet de Montpellier qui a ouvert une procédure après le dépôt d’une demi-douzaine de plaintes pour violences en réunion et avec arme, déposées contre X par la présidence de l’université de Montpellier et plusieurs personnes agressées lors de l’évacuation.

La présidence de la faculté a annoncé que l’université, fermée depuis les incidents, ouvrirait à nouveau le mardi 3 avril.