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L’interdiction légale du glyphosate rejetée par les députés

L’interdiction légale du glyphosate rejetée par les députés

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(© Flickr/Hartley-8582)

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Par Clothilde Bru

Publié le

On va encore en bouffer !

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Les députés ont finalement voté contre l’inscription dans la loi de l’interdiction du glyphosate en 2021. Les débats sur la loi alimentation et agriculture se sont encore prolongés jusque tard dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 mai.

En cause : la très controversée question du glyphosate, cet herbicide produit par l’entreprise américaine Monsanto sous la marque Roundup. L’ancien porte-parole de Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin, aujourd’hui élu dans la majorité présidentielle, défendait un amendement qui voulait inscrire l’interdiction de l’herbicide dans la loi pour 2021. C’est non pour la majorité des députés !

“C’est à mes yeux un rendez-vous manqué et une vraie déception car l’urgence écologique et de changement du modèle agricole est si forte” a-t-il écrit sur Twitter. La date de 2021 n’avait pas été choisie au hasard par le député La République en marche. Emmanuel Macron s’était en effet engagé sur la question en novembre dernier, évoquant un délai de 3 ans.

Après de nombreuses tractations, et d’âpres négociations avec les pays membres de l’Union européenne, la Commission avait finalement voté le renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans à la même période, et ce malgré l’opposition de certains pays comme la France.

C’est donc la douche froide pour une partie des députés et des élus écologistes.

Le glyphosate est classé depuis mars 2015 dans la liste des “cancérogènes probables” par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Seulement, et c’est là où le bât blesse, c’est aussi l’herbicide le plus utilisé en France. Il s’agit donc d’abord de trouver une solution pour les agriculteurs, martèle depuis plusieurs semaines le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert.

Oui, mais l’amendement déposé par Matthieu Orphelin prévoyait des dérogations jusqu’en 2023, comme l’avait préconisé le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, en février dernier, afin de ménager certains secteurs de l’agriculture.

Pour la députée Génération écologie des Deux-Sèvres et ex-ministre de l’Agriculture, Delphine Batho, qui avait aussi déposé un amendement visant à interdire le glyphosate : “Il y a une ingérence inacceptable des lobbies dans la démocratie.”

La loi alimentation et agriculture n’a certainement pas fini de faire parler d’elle. Les discussions autour de ce texte doivent se poursuivre jusqu’à demain.