France : il faut six générations pour qu’un enfant pauvre arrive à gravir l’échelle sociale

France : il faut six générations pour qu’un enfant pauvre arrive à gravir l’échelle sociale

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Par Astrid Van Laer

Publié le

D’après le dernier rapport de l’OCDE, l’ascenseur social français semble en panne.

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“Des mesures s’imposent pour s’attaquer aux blocages de l’ascenseur social”, écrit l’OCDE (Organisation de développement et de coopération économiques) dans un rapport publié ce vendredi 15 juin.

Ce dernier est plutôt pessimiste quant à la mobilité sociale dans le monde, qui “marque le pas : les personnes situées au bas de l’échelle sont désormais moins nombreuses à grimper les échelons, tandis que les plus riches conservent, dans une large mesure, leurs privilèges.” Une situation que l’on observe notamment en France.

Après avoir étudié le cas de vingt-quatre pays, l’OCDE estime qu’il faut six générations, soit 180 années, à un enfant français descendant d’une famille pauvre pour voir ses revenus atteindre le revenu moyen du pays, contre deux générations au Danemark et onze en Colombie. Sur l’ensemble des pays observés, rappelle Ouest-France, il faut en moyenne cinq générations pour y parvenir.

“Nous devons donner à chacun la possibilité de réussir”

Pour Gabriela Ramos, directrice de cabinet du Secrétaire général de l’OCDE, le constat est sans appel :

“Aujourd’hui, trop de gens se sentent laissés à l’écart et leurs enfants ont très peu de chances de réussir. Nous devons donner à chacun la possibilité de réussir, plus particulièrement s’agissant des plus défavorisés, et veiller à ce que la croissance profite réellement à tous.”

L’organisation s’adresse directement aux pouvoirs publics, en proposant notamment de revoir à la hausse les investissements dans les politiques d’éducation, mais aussi de “réduire les disparités entre les régions et la concentration des ménages défavorisés dans certaines zones urbaines”, en développant des “logements de qualité à bas prix” ou en améliorant l’urbanisme.

Emmanuel Macron qui, rappelons-le, trouve que l’on met un “pognon dingue” dans les aides sociales, déclarait mercredi :

“Notre système est plus inégal qu’il y a trente ans, plus déterministe ; s’attaquer aux inégalités c’est s’attaquer à leurs racines, bousculer une société de statuts, vouloir réinventer.”