Témoignage : si chacun n’agit pas pour la planète, qui le fera ?

Témoignage : si chacun n’agit pas pour la planète, qui le fera ?

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© Daniel James Homewood/SOPA Images/LightRocket via Getty Images

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Par La Zep

Publié le

Grâce à un prof de SVT en classe de cinquième, Inseki a pris conscience du péril écologique.

La nature a une grande importance dans ma vie. Elle devrait avoir une grande importance dans la vie de tout le monde ! On devrait tous réaliser à quel point elle est omniprésente dans nos vies, à quel point elle compte.

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Moi, je ne l’ai réalisé qu’en cinquième. À cette époque, je ne comprenais pas trop pourquoi on nous demandait de protéger la nature, de la préserver, d’éviter de polluer la Terre. Un jour, mon professeur de SVT nous a montré une vidéo dans laquelle on voyait des mouettes manger des bouchons en plastique jetés par des hommes dans la mer. Je me souviens avoir été complètement secouée par cette scène. Je me suis dit : “Et si ce bouchon en plastique, c’était moi qui l’avais jeté ? Et si c’était moi qui avais tué cette mouette ?”

Ce jour-là, j’ai pris conscience que chacun de nos actes comptait, même ceux que nous pensons insignifiants. Jeter un papier ou du plastique par terre semble un geste anodin, n’est-ce pas ? Pourtant, ça ne l’est pas. C’est l’équivalent de quelques gouttes de poison. On ignore simplement les conséquences de nos actes. Je me suis sentie vraiment coupable de toute la pollution que j’avais engendrée.

Même ramasser un bouchon de bouteille…

Alors, lorsqu’une semaine plus tard ce même professeur a proposé à la classe de nous porter volontaires pour ramasser les déchets de la cour, j’ai aussitôt levé la main. Je voulais faire quelque chose pour notre planète, peu importe si ce n’était rien du tout à l’échelle mondiale, même si ce n’était que ramasser un bouchon de bouteille par terre. Je voulais juste dire que j’essayais de changer les choses.

Ensemble, avec quelques camarades, nous avons ramassé les déchets de la cour de récréation. J’ai été vraiment étonnée de voir le nombre de déchets que nous avions collectés. J’ignore depuis combien de temps ils n’avaient fait que s’accumuler, mais je me suis sentie vraiment sotte. J’ai trouvé que nous étions tous idiots de détruire notre planète de nos propres mains.

Aujourd’hui, je me dis qu’au fond, ce n’est pas qu’une question d’écologie ou de pollution, mais aussi de beauté de notre monde. Il y a tellement de lieux que nous rendons laids à force de jeter des déchets par terre, et puis nous finissons par oublier la beauté de ces mêmes lieux. Cette récréation m’a paru vraiment magnifique, débarrassée de tous ces papiers et déchets qui la polluaient.

Ce que j’écris ici paraît sûrement niais et exagéré, mais ce n’en est pas moins vrai. Depuis ce jour-là, ma vision des choses a, en quelque sorte, changé. Je me suis mise à imaginer la Terre comme un être vivant peuplé lui-même d’êtres vivants, comme nous sommes peuplés de bactéries. Et cet être vivant, nous le poignardons à coups de pollution. Nous le tuons sans regrets.

Une journée qui peut vous donner envie de tout changer

J’ai cessé de jeter des déchets par terre, je me suis mise à demander aux autres de cesser de le faire. J’ai réalisé qu’il fallait nous changer nous-mêmes avant de vouloir changer le monde. Je me suis mise à apprécier les petites balades dehors à observer les arbres, à fixer le ciel.

C’est étrange, n’est-ce pas, comme juste quelques mots, quelques actes, peuvent changer la manière de penser de quelqu’un ? Comme seulement une journée peut vous donner envie de tout changer, de tout bouleverser.

Aujourd’hui, je songe réellement à m’engager dans une cause humanitaire – j’ignore encore laquelle. Mais si je peux changer la vision du monde d’une petite fille au collège qui regarde ses amis jeter des bouteilles par terre sans réagir ou bien qui entend parler d’animaux en voie de disparition sans y prêter attention, je le ferai sans hésiter. Je le ferai parce que si ce n’est pas nous, qui d’autre ?

Inseki, 16 ans, lycéenne, Gonesse

Ce témoignage provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans, qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concerne.