Rio : des gangs veillent au couvre-feu pour lutter contre le Coronavirus dans les favelas

Rio : des gangs veillent au couvre-feu pour lutter contre le Coronavirus dans les favelas

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© A F Rodrigues/Brazil Photos/LightRocket via Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Le Brésil est le pays d'Amérique latine le plus touché par l'épidémie.

Mercredi 25 mars, Jair Bolsonaro suscitait l’incompréhension d’une bonne partie de la communauté internationale en adoptant une lecture pour le moins optimiste de la pandémie qui se déploie dans le monde.

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Alors que la moitié de l’humanité est confinée, ce dernier a dénoncé une “hystérie” des médias et les mesures excessives de quarantaine prises par bon nombre de pays.

“Les autorités de certains États et municipalités doivent renoncer au concept de la terre brûlée : l’interdiction des transports, la fermeture des commerces et le confinement massif”, a assuré le président de ce pays de près de 210 millions d’habitants.

Pour autant, le Brésil est le pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie de Covid-19 avec 2 567 cas et 61 décès. Samedi 21 mars, un premier cas a été confirmé dans la Cité de Dieu, une des favelas emblématiques de Rio de Janeiro rapporte Le Parisien.

Selon Reuters, les gangs qui y pullulent ont décidé de prendre les choses en main. “Nous imposons un couvre-feu parce que personne ne prend ça au sérieux”, ânonne un message diffusé par des gangsters qui patrouillent en voiture dans la Cité de Dieu.

“Mieux vaut être à la maison”

“Celui qu’on attrape en train de faire des conneries ou juste de se balader recevra une correction et servira d’exemple. Mieux vaut être à la maison et ne rien faire. Le message est passé”, préviennent-ils.

La situation est prise très au sérieux dans ces bidonvilles où vivent 1,5 million de personnes. Il est en effet déjà très compliqué de respecter les mesures de distanciation sociale et d’hygiène dans des espaces aussi confinés et insalubres. Comment mettre en isolement une personne contaminée, lorsqu’on a qu’une seule pièce ?

Selon Thamiris Deveza, un médecin qui travaille dans les bidonvilles de Rio de Janeiro, cela fait deux semaines que des habitants se plaignent de manquer d’eau, rapporte l’agence de presse britannique. Comment continuer à nettoyer ses mains et à se protéger du virus si on ne dispose pas d’eau ?

D’autant qu’à Rio comme dans beaucoup de pharmacies ailleurs dans le monde, les gels hydroalcooliques viennent à manquer.

Au Brésil, les barons de la drogue jouent souvent ce rôle d’autorité dans les favelas, où les représentants de l’État sont peu ou pas mobilisés. Ils sont aussi très souvent à l’origine de fusillades.

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