Et pendant ce temps : un virus très contagieux tue les lapins par centaines aux États-Unis

Et pendant ce temps : un virus très contagieux tue les lapins par centaines aux États-Unis

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© Dennis Heidrich / EyeEm / Getty images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Ce virus qui vient de Chine est connu sous le nom de RHDV2.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers les États-Unis.

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Dix à vingt carcasses de lapins ont été découvertes le 13 mai dernier par des employés d’un parc éolien dans le sud de la Californie, rapporte le New York Times. Depuis plusieurs semaines, des milliers de lapins sauvages et domestiques meurent dans les mêmes circonstances, dans le sud-ouest des États-Unis : au Nouveau-Mexique, au Texas, en Arizona, au Colorado ou encore dans le Nevada.

Certains ont été retrouvés avec des traces de sang sur le museau. Tous ont succombé à un virus. Selon plusieurs représentants du monde agricole et de la faune sauvage, ce dernier ne présente toutefois aucun danger pour l’homme, rapporte le New York Times.

Pour autant, il est très contagieux et par là même presque impossible à maîtriser. Il peut survivre pendant des mois et se propage par contact avec des lapins infectés ou leurs charognes, des insectes, des excréments, les vêtements ou encore la litière.

Par ailleurs, la maladie est très difficile à détecter parce qu’elle attaque l’animal de l’intérieur en provoquant des gonflements et des saignements, précise L’Indépendant.

Jusqu’à présent, ce virus a tué quatre espèces de lapins, selon l’Organisation mondiale de la santé animale, mais on craint également pour leurs prédateurs. En Europe, des chercheurs ont lié le déclin du lynx dans certaines régions aux décès de lapins.

Il existe pourtant un vaccin

Lorsqu’il est arrivé en France en 2010, ce virus a causé énormément de dégâts et les scientifiques européens ont pu élaborer un vaccin. Toutefois, c’est en Chine que le RHDV2, comme on le surnomme, est apparu en 1984. Il pourrait avoir émergé à la suite de l’importation de lapins angora, avance l’université de l’Iowa citée par le New York Times.

Si le vaccin existe depuis une dizaine d’années, il n’est pas homologué aux États-Unis.

Vu l’ampleur de la situation qui touche aussi les lapins domestiques, plusieurs États américains font pression sur le ministère de l’Agriculture pour qu’il accorde son approbation et importe un nombre de doses limitées.

Reste à savoir comment le virus est arrivé sur le territoire américain. Pour le moment rien n’est sûr. Interrogé par CNN, le chef du département de la faune et de la conservation de l’Université d’État du Nouveau-Mexique, Matt Gompper, avance qu’il se serait propagé dans la viande de lapin.

Il pourrait également avoir circulé dans le nord du Mexique, qui partage une frontière avec le Nouveau-Mexique, où les premiers décès de lapins sauvages ont eu lieu en mars dernier.

Si les vaccins pourraient venir en aide aux lapins domestiques, il n’y a “pas grand-chose à faire pour les lapins sauvages”, déplore Ralph Zimmerman, vétérinaire d’État du Nouveau-Mexique, interrogé par le New York Times. “À terme, le virus pourrait diminuer et certains des animaux restants développeront une immunité”, a-t-il ajouté.

Les lapins sauvages n’ont donc plus qu’à miser sur leur immunité collective.