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Et pendant ce temps : de jeunes Brésiliens mobilisés pour protéger la forêt amazonienne

Et pendant ce temps : de jeunes Brésiliens mobilisés pour protéger la forêt amazonienne

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Florence GOISNARD / AFP

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Par Lila Blumberg

Publié le

"Il faut continuer à se battre pour l'Amazonie, parce que le monde entier en dépend"

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers la forêt amazonienne.

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Maria, Kélita et Fabio veulent devenir enseignants ou suivre les pas de Greta Thunberg et leur priorité absolue est de préserver la forêt amazonienne où ils ont grandi.

Malgré l’appel de la ville, ces trois jeunes Brésiliens ont décidé de rester vivre dans leurs petits villages au bord d’affluents de l’Amazone, en harmonie avec la nature, dans une région de plus en plus menacée par les incendies volontaires et la déforestation.

Maria, la “Greta” d’Amazonie

Maria Cunha, 26 ans, habite à São Raimundo, village de la réserve de Médio Juruá, une immense zone de plus de 286 000 hectares, regroupant 412 familles, dans 16 communautés, vivant de la pêche et de la cueillette. Elle mène, en tant que bénévole, des actions de protection de l’environnement, organisant notamment la collecte des déchets.

Maria s’est déjà rendue à São Paulo, la plus grande mégalopole d’Amérique latine, mais n’a aucune envie de quitter la forêt amazonienne pour s’installer dans la jungle de béton. Pour cette Brésilienne, la meilleure façon de préserver l’Amazonie est d’être à l’écoute des communautés qui vivent en harmonie avec la nature depuis des générations.

“Nous sommes les gardiens de la forêt. Nous dépendons d’elle pour notre subsistance. Si on ne s’occupe pas de la forêt, de quoi va-t-on vivre ?”, s’interroge-t-elle. La jeune femme ressent déjà les effets du changement climatique, avec des températures plus élevées et le niveau de l’eau du fleuve au plus bas. “Si le niveau de l’eau ne monte pas, les poissons ne viennent plus et nous avons plus de mal à nous nourrir, parce que la pêche est notre principal moyen de subsistance”, déplore-t-elle.

Il n’est pas rare que des animaux de la forêt fassent irruption dans son jardin en quête de nourriture. “Ils ont du mal à trouver des aliments dans la forêt à cause des incendies et de la déforestation”, explique Maria, qui a la conviction que les jeunes doivent se mobiliser pour protéger l’environnement.

“Je rêve d’être comme Greta, une jeune fille qui lutte pour ses droits”, conclut-elle, au sujet de la jeune égérie suédoise du combat contre le réchauffement climatique.

Kélita, la fille prodige

À 13 ans, Kélita do Carmo a décidé de tenter sa chance en ville, quittant son petit village bâti sur pilotis pour travailler comme garde d’enfant à Manaus, capitale de l’État d’Amazonas. Elle y a vécu huit mois, mais ne s’est pas adaptée à la vie citadine.

Aujourd’hui, Kélita a 22 ans. Elle veut devenir enseignante et s’apprête à commencer des études de pédagogie près de son village. Il s’agit du premier cursus universitaire organisé au cœur de la forêt, fruit d’un partenariat entre l’ONG locale Fondation Amazonie durable (FAS) et l’université de l’État d’Amazonas.

Le but est de former des enseignants parmi la population locale, avec des disciplines adaptées à la réalité locale, tournées vers l’apprentissage d’une agriculture durable.

Fabio, le matheux grimpeur

Voisin de Kélita, Fabio Gondim, 16 ans, rêve d’être professeur de mathématiques, en suivant le même cursus, mais il est aussi à l’aise dans les travaux agricoles que dans une salle de classe.

Pour cueillir l’açaï, fruit hautement énergétique en vogue actuellement, l’adolescent n’hésite pas à grimper à un arbre de dix mètres de haut. Il cultive aussi le manioc, dont la farine est consommée par sa famille lors des repas, le surplus étant vendu.

“Je n’ai jamais pensé à vivre en ville. Ici, tout est plus facile, on extrait nos aliments et nos revenus directement de la forêt”, affirme-t-il. Sa famille tente de limiter au maximum l’impact de ses activités agricoles sur l’environnement.

“Pour cultiver le manioc, il faut déboiser un peu, mais nous avons tenté de le faire le moins possible ces dernières années pour éviter de contribuer au réchauffement climatique”, assure-t-il. “Il faut continuer à se battre pour l’Amazonie, parce que le monde entier en dépend”, conclut le jeune Brésilien.

Konbini news avec AFP

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