Pollution de l’air : des conséquences désastreuses pour les enfants

Pollution de l’air : des conséquences désastreuses pour les enfants

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(c) Annie Otzen, Getty

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Par Clothilde Bru

Publié le

En France, 3 enfants sur 4 sont exposés à un air toxique.

C’est un mal invisible auquel nous sommes tous exposés : il est impossible d’échapper à la pollution de l’air. Seulement lorsque ça touche les enfants, c’est encore plus grave. Selon un rapport d’Unicef France, Réseau action climat et WWF France, trois enfants sur quatre respirent un air toxique en France. Comment est-ce possible ?

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“70 % des Français vivent en ville, là où il y a le plus de pollution de l’air”, explique à Konbini news Jodie Soret, responsable de la campagne pollution de l’air chez Unicef France.

Le rapport rappelle que la principale source de pollution atmosphérique dans nos villes est le trafic automobile. Quelles conséquences cela a-t-il sur la santé des enfants ?

Une “exposition à des concentrations importantes de polluants est susceptible de réduire les capacités pulmonaires des enfants, et d’entraîner le développement de l’asthme”, en plus de favoriser les rhumes et les bronchites, précise l’étude,

En plus d’être encore en phase de croissance pulmonaire, les enfants respirent une fois et demie plus vite que les adultes.[C’est] parce que les poumons des enfants sont plus petits”, explique Jodie Soret. Et donc respirer plus, c’est plus s’exposer à la pollution.

Préférer la marche ou le vélo aux trajets en voiture

Vivre à proximité d’axes routiers à forte densité provoquerait 15 à 30 % de nouveaux cas d’asthme chez les enfants. Or, bien souvent, les écoles sont situées près de grandes voies de circulation pour des raisons pratiques, afin d’être facilement accessibles.

“Les enfants passent au moins 24 heures par semaine à l’école. La présence de routes, d’emplacements de parking et de dépose-minute juste devant l’entrée de l’école participe également à renforcer l’émission et la concentration de polluants à l’extérieur des écoles, souvent à des horaires où les enfants sont en extérieur.”

(© Lisa Mandel/Unicef France)

Et la pollution de l’air n’affecte pas que leurs fonctions respiratoires. Selon le rapport diligenté par Unicef, “des études récentes ont montré que la pollution atmosphérique pourrait jouer un rôle dans le développement de l’obésité et du diabète”.

Que peut-on faire pour protéger les plus jeunes ?

“Les effets de la pollution de l’air sur les enfants sont très peu documentés et connus. Par exemple peu de parents savent qu’il est préférable de marcher ou de prendre le vélo plutôt que la voiture pour emmener leurs enfants à l’école”, explique Jodie Soret.

En effet, “l’enfant n’est jamais plus exposé à la pollution de l’air que lorsqu’il se trouve en voiture. Loin de le protéger, l’habitacle de la voiture concentre la pollution de l’air”, précise le rapport.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance enjoint donc le gouvernement à agir. “Nos villes sont trop polluées, elles dépassent régulièrement les seuils fixés par l’Union européenne. Il n’y a aucun doute là-dessus, ni sur les conséquences sur la santé,” conclut la responsable de la campagne pollution de l’air.

Et l’occasion de mieux faire va se présenter très prochainement : l’Assemblée nationale doit examiner en juin le projet de loi d’orientation des mobilités.

Le scandale de la pollution de l’air en France, “c’est un peu comme le Titanic”, s’insurgeait le journaliste Jean-Christophe Brisard, auteur d’Irrespirable, il y a quelques semaines sur Konbini news.