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Déconfinement : la pollution de l’air reprend du service en Île-de-France

Déconfinement : la pollution de l’air reprend du service en Île-de-France

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Paris, septembre 2019. © Thomas SAMSON / AFP

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Par Astrid Van Laer

Publié le

La mise en place du confinement avait eu un "impact soudain" sur ce fléau sanitaire.

Si ce n’est pas très étonnant, ce n’est toutefois pas moins alarmant : la pollution de l’air, qui s’était faite discrète pendant le confinement, refait surface. Et depuis le 11 mai, la reprise des activités, notamment en raison de la reprise du trafic routier, a engendré le grand retour de la pollution de l’air en Île-de-France.

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C’est ce que dévoile l’étude publiée par Airparif mercredi 10 juin. L’association de surveillance de la qualité de l’air, qui a évalué l’impact du déconfinement sur la qualité de l’air en Île-de-France, dresse un état des lieux prévisible et alarmant.

En effet, lors des deux mois de confinement, Airparif avait observé une “amélioration conséquente de la qualité de l’air”, en particulier sur le dioxyde d’azote, précisait-t-elle. Les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre avaient même diminué de 33 %, ce qui fait aujourd’hui dire à l’association que cette période “illustre bien les liens forts entre les problématiques air et climat”.

Si l’annonce et la mise en place du confinement strict avaient eu un “impact soudain”, les évolutions du déconfinement par phases sont cette fois “plus progressives” et le retour à la normal est qualifié de “graduel” : le niveau initial des émissions de polluants d’avant le confinement n’a par ailleurs pas encore été atteint.

“La pollution de l’air est un facteur aggravant dans l’épidémie de Covid-19”

Airparif évoque “des niveaux équivalents à 80 % des émissions de polluants dans l’atmosphère observées avant le confinement”“Les émissions de CO2 sont également reparties à la hausse, avec une augmentation jusqu’à 80 % des niveaux habituels”, ajoute-t-elle, avant de conclure “d’ores et déjà, les niveaux de pollution se rapprochent des conditions habituelles en Île-de-France à cette période de l’année”.

On estime que le fléau de la pollution de l’air, qui réduit l’espérance de vie à Paris jusqu’à deux ans, et en moyenne dans le monde de trois ans, est responsable d’un quart des morts prématurées et des maladies dans le monde. Et pas moins de 1 230 vies ont été sauvées en France des effets de la pollution de l’air grâce au confinement. Néanmoins, Airparif rappelle la nécessité de rester vigilants, notamment puisque “la pollution de l’air est un facteur aggravant dans l’épidémie de Covid-19”.

Il y a quelques mois, nous recevions le journaliste Jean-Christophe Brisard qui a enquêté pendant deux ans sur le scandale de la pollution de l’air en France. Il alertait sur cette problématique majeure : “la pollution de l’air, c’est un peu comme le Titanic, sauf que là, ce n’est pas un iceberg, ce sont des dizaines d’icebergs droit devant nous, et on accélère.”