“Catastrophe écologique” : des trottinettes électriques dégradées par Youth for Climate

“Catastrophe écologique” : des trottinettes électriques dégradées par Youth for Climate

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© Youth For Climate Angers

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Par Astrid Van Laer

Publié le

"Nous appelons également chaque personne à reproduire cette action rapide et efficace", écrit le mouvement dans un communiqué.

Mardi, plus d’une centaine de trottinettes électriques de la marque Pony ont été sabotées à Angers. À l’origine de cette action : des militants du mouvement citoyen Youth for Climate, qui ont camouflé les QR Code des trottinettes afin de rendre leur utilisation, qui nécessite de scanner un code via un smartphone, impossible.

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“Contrairement à leur image de mode de déplacement ‘doux’ et ‘vert’, les trottinettes électriques sont une catastrophe écologique”, ont expliqué les activistes à l’origine de l’opération dans un communiqué, arguant :

“En raison de leur production très énergivore, de leur faible durée de vie et de la nécessité de les transporter tous les soirs pour les recharger, elles émettent en moyenne 105 g de CO2 par passager et par kilomètre parcouru.”

Ils poursuivent :

“Nous sommes conscients que la start-up Pony (qui est l’unique opérateur à Angers) essaie de réduire l’impact écologique de [ses] gadgets, mais le meilleur des déchets, c’est celui qu’on ne produit pas. Et puis ce ne sont pas les transports en commun qui manquent à Angers (bien qu’ils soient payants).”

Pony va déposer plainte

Leur message est clair : “Nous renouvellerons cette opération jusqu’à mettre ces jouets de l’innovation ‘verte’ hors de nos villes. Les trottinettes électriques en libre-service sont un désastre écologique de plus dont nous ne voulons pas”, poursuivent-ils.

Face à certaines réactions négatives exprimées sur les réseaux sociaux, la branche angevine de Youth for Climate a affirmé : “Nous ne sommes pas contre Pony ! Nous sommes contre les trottinettes électriques en libre-service. Pony fait de très beaux vélos, c’est chouette !”

De son côté, Pony a réagi à ces dégradations dans un communiqué de presse. L’entreprise visée a déploré une “action sans fondement” et annoncé qu’une plainte allait être déposée “dans les prochains jours”. Paul-Adrien Cormerais, le fondateur de la marque y a qualifié ces dégradations d’“incompréhensibles”, ajoutant :

“Si nous sommes hélas dans l’obligation de porter plainte, nous les encourageons surtout à militer à nos côtés pour la création de pistes cyclables, l’instauration de malus écologiques pour les SUV ou encore les aides à l’achat de vélos cargo. Afin de construire ce dialogue commun, je proposerai un temps d’échange à ces citoyens dont je respecte l’engagement pour le climat, mais dont je condamne les modes d’action.”

“Un coup de chiffon et hop, le QR Code est opérationnel”

Une méthode qui ne plaît pas non plus à Silvia Camara-Tombini, conseillère municipale de la ville du Maine-et-Loire. Cette dernière a réagi sur Twitter en indiquant,[ne pas du tout partager] cette méthode” et arguant : “Il y a tellement d’autres moyens de convaincre sans détériorer le matériel d’une entreprise. Cette manière de faire est contre-productive… et inacceptable…”

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Un commentaire auquel France nature environnement (FNE) a répondu : “Oui, mais avec cette action, la presse en parle et des élus (la preuve, vous) se pencheront peut-être sur le sujet du cycle de vie de ces outils électriques et de leur empreinte environnementale.” Quant à la détérioration, le mouvement défend Youth for Climate en arguant : “Un coup de chiffon et hop, le QR Code est opérationnel, y’a pire !”

Ce n’est pas la première fois que les engins électriques en libre-service sont visés par des militants écologistes. Ni que cette méthode est utilisée. En décembre dernier, déjà, lors d’un important mouvement de grève paralysant les transports en commun de nombreuses villes dans l’Hexagone, Extinction Rebellion avait saboté plus de 3 500 trottinettes à Paris, Lyon et Bordeaux, en recouvrant leur QR Code pour les rendre inutilisables. L’ONG les avait pour sa part qualifiées de “briseuses de grève”, de “catastrophes écologiques” et de “jouets du capitalisme vert”.